Œuvres classiques de l'auteur Aristide Bruant - Short Édition     ARISTIDE BRUANT (1851-1925)

Aristide Bruant, né le 6 mai 1851 à Courtenay (Loiret) et mort le 11 février 1925 à Paris 18ème, est un chansonnier et écrivain. Ses chansons populaires, sa présence en scène, sa voix rauque et puissante et sa carrure ont fait de lui un monument de la chanson française réaliste. Il est considéré comme un des plus grands poètes de l'argot de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle. Il a été l'un des créateurs de la chanson réaliste, mouvement qui a perduré jusqu'au milieu du XXème siècle avec notamment Édith Piaf comme l'une des dernières interprètes. Ce mouvement a laissé des traces durables jusque dans la chanson française contemporaine.


DANS LA RUE (1912)

Moi, je n'sais pas si j'suis d'Grenelle, 
De Monmartre ou de la Chapelle, 
D'ici, d'ailleurs ou de là-bas 
Mais j'sais ben qu'la foule accourue, 
Un matin, m'a trouvé su' l'tas 
Dans la rue. 

Y a ben des chanc's pour que mon père 
Il ay' jamais connu ma mère 
Qu'jamais connu mon daron, 
Mon daron qui doit l'avoir eue, 
Un soir de noc', qu'il était rond, 
Dans la rue. 

J'm'ai jamais connu d'aut' famille 
Que la p'tit' marmaill' qui fourmille, 

Aussi quand ej' m'ai marida, 
J'm'ai mis avec un' petit' grue 
Qui truquait, le soir, à dada, 
Dans la rue. 

C'était un' petit' gonzess' blonde 
Qu'avait la gueul' de la Joconde, 
La fess' ronde et l'téton pointu 
Et qu'était aussi bien foutue 
Qu'les statu's qui montrent leur cul 
Dans la rue. 

C'est ça qu'c'était ben mon affaire ! 
Mais un beau soir a s'a fait faire : 
Les mœurs l'ont fourrée au ballon 
Et, depuis qu'alle est disparue, 
J'sorgue à la paire et j'fais ballon 
Dans la rue. 

A présent, où qu'vous voulez qu' j'aille ? 
Vous vouderiez-t-y que j'travaille ? 
J'pourrais pas... j'ai jamais appris... 
Va falloir que j'vole ou que j'tue... 
Hardi ! Joyeux, pas vu... pas pris... 
Dans la rue.


Résultat d’images pour charlus      CHARLUS (1860-1951)

Attiré très tôt par la chanson, Charlus monte à Paris âgé de 17 ans. Le service militaire le rattrape, il est incorporé de 1881 à 1885. Il débute vers 1886 au café-concert L'Époque en imitant le célèbre Paulus. En 1889, il est à l'affiche du Concert Parisien aux côtés d'Yvette Guilbert. Sans grand triomphe, il parvient à se produire partout en France et dans quelques villes d'Europe. En 1896, Emile Pathé, de la société Pathé Frères lui permet d'enregistrer pour la firme. Selon Charlus, il aurait enregistré pas moins de 80 000 chansons pendant sa carrière ce qui lui vaut le surnom de « forçat du gramophone ». À l'époque où il débute, il est vrai que les cylindres sont enregistrés un par un, ou au mieux par groupe de trois1. Il enregistre notamment en 1903 la chanson à dire publiée en 1895 par Gustave Nadaud La Garonne (Si la Garonne avait voulu) (reprise en 1976 par Julos Beaucarne).


LA LEÇON D'ÉPINETTE (1896)

Dans le village est venu,
Un artiste fort connu.
Grand joueur de clarinette
De piston et de musette,
Il apprend pour un écu,
Aux filles à jouer de l' épinette,
Il apprend pour un écu
Aux filles à jouer du…

Une vieille entend ce bruit,
Comme elle avait de l’esprit,
Elle s’avance la coquette,
Pour prendre part à la fête,
Monsieur voici mon écu
J’veux apprendre à jouer de l’épinette,
Monsieur voici mon écu
J’veux apprendre à jouer du…

Allons vieille allez-vous en,
Et reprenez votre argent
Car ce n’est pas à votre âge
Qu’on entre en apprentissage
Vous avez trop attendu
Pour apprendre à jouer de l’épinette,
Vous avez trop attendu
Pour apprendre à jouer du...

Or, la vieille en s’en allant
Murmurait en maugréant
Eh bien, vous m’la baillez belle*,
De me croire encore pucelle!
Il y a quarante ans et plus,
Que je sais jouer de l’épinette,
Il y a quarante ans et plus,
Que je sais jouer du…

Les filles de mon pays
Pour plaire à leurs bons amis,
Ont vendu leurs collerettes,
Leurs jupons, leur chemisette,
Afin d’avoir un écu
Pour apprendre à jouer de l’épinette
Afin d’avoir un écu
Pour apprendre à jouer du…


Yvette Guilbert — Wikimanche      YVETTE GUILBERT (1865-1944)

Emma Laure Esther Guilbert, dite Yvette Guilbert, née à Paris le 20 janvier 1865 et morte à Aix-en-Provence le 3 février 1944, est une chanteuse française du café-concert, parolière, actrice, autrice et metteuse en scène.


LE FIACRE (1897)

Un fiacre allait, trottinant
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là!
Un fiacre allait, trottinant
Jaune, avec un cocher blanc

Derrière les stores baissés
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là!
Derrière les stores baissés
On entendait des baisers

Puis une voix disant "Léon!"
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là!
Puis une voix disant "Léon!
Pour... causer, ôte ton lorgnon!"

Un vieux monsieur qui passait
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là!
Un vieux monsieur qui passait
S’écrie "Mais on dirait qu’ c’est


Ma femme avec un quidam!
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là!
Ma femme avec un quidam!"
Y s’ lance sur le macadam

Mais y glisse su’ l’ sol mouillé
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là!
Mais y glisse su’ l’ sol mouillé
Crac! il est écrabouillé

Du fiacre une dame sort et dit
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là!
Du fiacre une dame sort et dit :
"Chouette, Léon! C’est mon mari!

Y a plus besoin d’ nous cacher,
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là!
Y a plus besoin d’ nous cacher
Donne donc cent sous au cocher!"


Félix Mayol — Wikipédia      FÉLIX MAYOL (1872-1941)

Félix Mayol est un chanteur né à Toulon le 18 novembre 1872 et mort dans la même ville le 26 octobre 1941. Après des débuts modestes à Toulon et au Palais de cristal de Marseille, il est engagé à Paris au Concert parisien le 1er mai 1895 où il connaît rapidement le succès. Une anecdote publiée dans ses mémoires rapporte que faute de trouver un camélia, que les hommes élégants portaient à l'époque au revers de leur redingote, il prend un brin de muguet qui devient son emblème3. La houppe de cheveux invraisemblable qu'il arbore (et qui le font surnommer « l'artiste au toupet rouquin » ou « flamme de punch ») devient également si célèbre qu'elle inspire de nombreux imitateurs : Romerty, Doray, Rosel, De Certos, Elvhard3 ; des chanteurs débutent dans le « répertoire Mayol », comme Georgel et Alibert.


QUESTIONS INDISCRÊTES (1905)

Bonjour, dites-moi Rosine, Ma belle voisine, 
D’où venait donc tout ce bruit Chez vous cette nuit ? 
Vous battiez-vous, ma charmante, 
Étiez-vous souffrante ? 
Je vous entendais gémir J' n'ai pas pu dormir

{Refrain :} 
Mais non, répond Rosinette 
Curieux que vous êtes 
C'est très malhonnête 
Qu’est-c' qui vous a pris ? 
Le bruit qui vous a surpris
Hier dans ma chambrette 
C'est mon chat su' l' coup d' minuit 
Qu'a mangé la souris.

Mais, dites-moi donc Rosine, 
Ma belle voisine 
Pourquoi donc sur vos carreaux
En guis' de rideaux 
Accrochez-vous vot' chemise 
Est-ce une méprise ? 
Vraiment vous amusez-vous
À me rendre fou ?

{Refrain :}
Mais non, répond Rosinette 
En baissant la tête, 
Mais si ma ch'misette 
Vous fait tant rêver, 
Comm' je tiens à vous prouver 
Qu' j' suis un' fille honnête, 
Si la ch'mis' vous gên', monsieur, je m’en vais l’enl'ver.

Mais dites-moi donc Rosine, 
Ma belle voisine, 
Est-c' vrai c' qu'on dit sans façon 
Dans tout' la maison ? 
On prétend qu' vous êt's, ma chère, 
Très hospitalière, 
Que l' voisin d’en bas, sûr'ment 
Serait votre amant.

{Refrain :} 
Mais non, répond Rosinette 
Curieux que vous êtes,
C'est très malhonnête 
Ces vilains propos,
 J' n'ai pas pour amant, c'est faux, 

J' vous l' jur' sur ma tête, 
Le voisin d’en bas car c'est celui qu'habite en haut.
Mais dites-moi donc, Rosine, 
Ma belle voisine, 
Pourquoi toujours me refuser 
Un petit baiser ? 
Ne soyez pas incrédule 
J’ai mon cœur qui brûle 
Ne pouvez-vous pas un peu 
Éteindre son feu ?

{Refrain :} 
Mais oui, répond Rosinette 
D’un p'tit air honnête
 J' connais un' recette 
Qui vous guérira
 Si vous l'avez si chaud qu'ça
 Saperlipopette
 Vous n'avez qu’à l' mettr' dans l'eau ça l' rafraîchira.

Mais dis-moi, petite Rosine,
 Ma belle voisine, 
Si tu veux fair' mon bonheur,
 J' te donn'rai mon cœur 
J' t'en pri', sois ma petit' femme 
J' te donn'rai mon âme 
J' te donn'rai ma vi', mes jours 
Et tout mon amour.

{Refrain :} 
Mais non, répond Rosinette 
D’un p'tit air honnête 
Pour fair' ma conquête 
Ça n'est pas sérieux
 Au lieu de m' donner tes yeux,
 Ton cœur et ta tête 
Donn'-moi donc plutôt vingt francs, ça vaudra bien mieux.


Mistinguett - Biographie       MISTINGUETT (1875-1956)

Jeanne Florentine Bourgeois, dite Mistinguett, née à Enghien-les-Bains (Seine-et-Oise) le 3 avril 18751 et morte à Bougival (Seine-et-Oise) le 5 janvier 1956, est une chanteuse et actrice.


MON HOMME (1938)

Sur cette terre, ma seule joie, mon seul bonheur
C'est mon homme
J'ai donné tout ce que j'ai, mon amour et tout mon cœur
À mon homme

Sur cette terre, ma seule joie, mon seul bonheur
C'est mon homme
J'ai donné tout ce que j'ai, mon amour et tout mon cœur
À mon homme

Et même la nuit
Quand je rêve, c'est de lui
De mon homme
Ce n'est pas qu'il soit beau, qu'il soit riche ni costaud
Mais je l'aime
C'est idiot

Il me fout des coups
Il me prend mes sous
Je suis à bout
Mais malgré tout
Que voulez-vous

Je l'ai tellement dans la peau
Que j'en deviens marteau
Dès qu'il s'approche c'est fini
Je suis à lui
Quand ses yeux sur moi se posent
Ça me rend toute chose

Je l'ai tellement dans la peau
Qu'au moindre mot
Il m'ferait faire n'importe quoi
J'tuerais, ma foi
J'sens qu'il me rendrait infâme
Mais je ne suis qu'une femme
Et, j'l'ai tellement dans la peau

Pour le quitter c'est fou ce que m'ont offert
D'autres hommes
Entre nous, voyez-vous ils ne valent pas très cher
Tous les hommes

La femme à vrai dire
N'est faite que pour souffrir
Par les hommes
Dans les bals, j'ai couru, afin de l'oublier j'ai bu
Rien à faire, j'ai pas pu

Quand il m'dit "viens"
J'suis comme un chien
Y a pas moyen
C'est comme un lien
Qui me retient

Je l'ai tellement dans la peau
Qu'j'en suis dingo
Que celle qui n'a pas aussi
Connu ceci
Ose venir la première
Me jeter la pierre

En avoir un dans la peau
C'est le pire des maux
Mais c'est connaître l'amour
Sous son vrai jour
Et j'dis qu'il faut qu'on pardonne
Quand une femme se donne
À l'homme qu'elle a dans la peau
À l'homme qu'elle a dans la peau
C'est mon homme, c'est mon homme

Un homme que j'ai dans la peau
Un homme que j'ai dans la peau
C'est mon homme
C'est mon homme, c'est mon homme, c'est mon homme


Résultat d’images pour pauline cartob     PAULINE CARTON (1884-1974)


Pauline Carton, nom de scène de Pauline Aimée Biarez, née le 4 juillet 1884 à Biarritz et morte le 17 juin 1974 à Paris 16ème, est une comédienne, chanteuse et auteure de théâtre et de cinéma. Pauline Carton est surtout connue pour les rôles de soubrette, de concierge ou de mégère, qu'elle affectionnait.


SOUS LES PALÉTUVIERS (1936)

Pedro]:
L'amour, ce fruit défendu
Vous est donc inconnu ?
Ah ! Cela se peut-il,
Joli petit bourgeon d'avril ?

[Honorine]:
Ah ! Je ne l'ai jamais vu,
Jamais vu ni connu,
Mais mon cœur ingénu
Veut rattraper, vois-tu,
Tout le temps perdu !

[Pedro]:
Ah ! Rien ne vaut pour s' aimer
Les grands palétuviers,
Chère petite chose !

[Honorine]:
Ah ! Si les palétuviers,
Vous font tant frétiller,
Je veux bien essayer...

{Refrain:}

[Pedro]:
Ah ! Viens sous les pa ...

[Honorine]:
Je viens de ce pas,
Mais j'y vais pas à pas !

[Pedro]:
Ah ! Suis-moi veux tu ?...

[Honorine]:
J' te suis, pas têtu',
Sous les grands palétu ...

[Pedro]:
Viens sans sourciller,
Allons gazouiller
Sous les palétuviers

[Honorine]:
Ah ! Sous les papa papa
Sous les pa, les létu,
Sous les palétuviers ...

[Pedro]:
Ah ! Je te veux sous les pa,
Je te veux sous les lé,
Les palétuviers roses ...

[Honorine][Pedro]:
Aimons-nous sous les palé,
Prends-moi sous les létu,
Aimons-nous sous l' évier !...

{Fin du Refrain}

{2ème couplet:}

[Pedro]:
Ah ! Ton cœur me semble encor'
Hésiter cher trésor,
Mais je veux tout oser
Pour un p'tit, tout petit baiser !

[Honorine]:
Un vertige m'éblouit ,
Un baiser c'est exquis ! ...
Même un p'tit tout petit,
Je crains d'être pour lui
L'objet du mépris !...

[Pedro]:
Non, le mépris, je t'en prie,
Ce n'est pas dans mes prix ,

Car je suis pris, mignonne !...

[Honorine]:
Ah! mon coeur est aux abois,
Tu peux prendre ô mon roi,
Mon corps au fond des bois ...

{au Refrain}

{3ème couplet:}

[Pedro]:
Près des arbres enchanteurs
Viens goûter les senteurs
Ce cocktail où se mêlent
Le gingembre avec la cannell'

[Honorine]:

Oui c'est l' effet du tropique
Qui me pique , pic, pic, pic...
Je sens les muscadiers,
Je sens les poivriers
Et les bananiers !...

[Pedro]:
Le parfum des néfliers
Et des doux pistachiers
N' vaut pas l'étuvier tendre ...

[Honorine]:
Tous ces arbres tropicaux
Vous incitent aux bécots,
Allons-y mon coco !...

{au Refrain}

Si je comprends bien
Tu me veux mon chien
Sous les grands palé...
Tu viens !...

Pauline Carton & André Berley - Sous les Palétuviers (1936) extrait du film "Toi c'est moi".


Résultat d’images pour berthe sylva        BERTHE SYLVA (1883-1941)

lle de Joseph Faquet (1860-1946), un marin, et d'Anne Poher (1863-1923), une couturière, Berthe Faquet aurait passé son enfance à Brest avant de se faire employer comme femme de chambre. Elle y rencontre Yves Tillenon, un jeune poète d'un an son aîné, originaire de Lannilis, étudiant alors au lycée Saint-François de Lesneven. De leur amour naîtra un petit garçon, alors que Berthe n'est encore que femme de chambre ; elle a 16 ans. Bien qu'elle ait reconnu son fils le 27 décembre 1901, elle ne s'en occupera jamais, laissant l'éducation de l'enfant à ses grands-parents. Il est donc élevé à Brest et ne vit sa mère que trois fois dans sa vie. Elle aura également une fille. Par son arrière-grand-père maternel Guillaume Poher (1804-1883), elle est une cousine issue de germains d'Alain Poher. Elle se serait mise à la chanson vers 1908.


LES POUPÉES DE MINUIT (1932)

Voici minuit c’est l’heure de la fête
On chante on rit dans le grand cabaret
Le blond champagne a fait tourner les têtes
Minuit, minuit chasse tous les regrets
Dans un tango voyez Suzon la blonde
Les yeux perdus dans un rêve vainqueur
Puis c’est Loulou dont les épaules rondes
D’un argentin font tressaillir le cœur
Et chaque homme suivant son désir
Choisit le joujou de son plaisir
Les poupées de minuit
Sont de petites femmes
Qui vont insouciantes
Et cachent dans la nuit
Le secret de leur âme
Esclaves des baisers
On les voit se griser
Ce sont des beaux joujoux
Qu’on achète une nuit
Les poupées de minuit
Joujoux d’amour dans des mains inhumaines
Se brisent vite et l’on vit certain soir

Loulou pâlir et sa beauté de reine
Presque flétrie et faisant peine à voir
Jo l’a laissé, et dans son cœur de femme
Un gros chagrin la mine lentement
Ce bel amour c’etait toute se flamme
Et maintenant elle rit des serments
A tous ceux qui jurent de l’aimer
Elle dit le cœur triste et fermé
Les poupées de minuit
Sont de petites femmes
Qui vont insouciantes
Et cachent dans la nuit
Le secret de leur âme
Esclaves des baisers
Le cœur triste et blasé
Ce sont des joujoux
Que l’on brise une nuit
Les poupées de minuit !


Musée SACEM: Maurice Chevalier      MAURICE CHEVALIER (1888-1972)


Maurice Chevalier, né Maurice Auguste Chevalier4 le 12 septembre 1888 à Paris 20e et mort le 1er janvier 1972 à Paris 15e, est un chanteur, acteur, écrivain, parolier, danseur, imitateur et comique . Issu des milieux ouvriers du quartier de Ménilmontant, qu'il contribue à populariser, Maurice Chevalier devient chanteur de « caf'conc' » à l'âge de douze ans. De fil en aiguille, il devient dans les années folles un des artistes les plus populaires du music-hall françaisn 2,6,7 avant d'entamer une fructueuse carrière d'acteur à Hollywood dans les années 1930. Deux fois nommé à l'Oscar du meilleur acteur, il tourne notamment sous la direction d'Ernst Lubitsch.


MA POMME (1936)

J'suis p't'êtr' pas connu dans la noblesse
Ni chez les snobards.
Quand on veut m'trouver faut qu'on s'adresse
Dans tous les p'tits bars...
On lit mon nom sur tout's les glaces
Et sur les ardois's des bistrots,
L'tabac du coin c'est mon palace
Où le soir je r'trouv' les poteaux.

Ma pomme,
C'est moi...
J'suis plus heureux qu'un roi
Je n'me fais jamais d'mousse.
Sans s'cousse,
Je m'pousse.
Les hommes
Je l'crois,
S'font du souci, pourquoi ?
Car pour être heureux comme,
Ma pomme,
Ma pomme,
Il suffit d'être en somme
Aussi peinard que moi.

J'suis un typ' vraiment des plus natures
J'ignor' le chiqué.
Arien fair' la vie est assez dure
Sans la compliquer.
Je n'comprends pas qu'on se démanche
Quand on a tant besoin d'repos...
Y en a qui turbin'nt le dimanche,
Comment que j'leur tir' mon chapeau.

Ma pomme,
C'est moi...
J'suis aimé comme un roi
Je n'me fais jamais d'mousse.
Sans s'cousse,
Je m'pousse.
Un homme
Adroit,
En amour fait la loi.
Pour être gobé comme,
Ma pomme,
Ma pomme,
Il suffit d'être en somme
Aussi beau goss' que moi.

Les femm's y m'en faut comme à tout l'monde
Mais j'm'embarass' pas.
Quand j'désire un' brune ou une blonde,
Je choisis dans l'tas.
Comm' j'ai pas d'pèz' je m'sens à l'aise
Pour leur promettr' tout c'qui leur plaît...
Mais quand j'en pinc' je suis bon prince,
En partant, j'leur laiss'... mon portrait.


Damia - Biographie     DAMIA (1889-1978)

Marie-Louise Damien, dite Damia ou Maryse Damia, est une chanteuse et actrice française née le 5 décembre 1889 dans le 13e arrondissement de Paris et morte le 30 janvier 1978 à La Celle-Saint-Cloud1. Très célèbre dans l’entre-deux guerres et surtout dans les années 1930, elle reste l’interprète inoubliable qui chantait les bras en croix ou posés sur la poitrine2 de chansons qu’elle a transformé en succès. Citons « Les Goélands», « Mon Matelot », « Le Grand Frisé », « Les deux Ménétriers », « La Veuve », « La Mauvaise Prière », « Le ciel est par-dessus le toit », (un poème de Verlaine mis en musique par Reynaldo Hahn)2 et de « Sombre Dimanche », chanson à caractère suicidogène qui avait été interdite d’interprétation en public en Hongrie.


TOUT FOUT LE CAMP (1939)

Nous sommes maîtres de la terre
Nous nous croyons des presque Dieu
Et pan! le nez dans la poussière
Qu'est-ce que nous sommes: Des pouilleux
Et là-haut les oiseaux
Qui nous voient tout petit, si petits
Tournent, tournent sur nous
Et crient: Au fou! au fou!
Nous nageons tous dans la bêtise
Et l'on invente des drapeaux
On met des couleurs aux chemises
Sous la chemise y a la peau
Ecoutez le monde en folie
Vive la mort, vive la fin
Pas un ne crie vive la vie
Nous sommes tous des assassins
Et toute la terre qui gronde
Bonne saison pour les volcans

On va faire sauter le monde
Cramponnez-vous, tout fout l'camp!
Et là-haut les corbeaux
Qui nous voient tout petit, si petits
Tournent comme des fous
Et crient: A nous! A nous!

La vie pourrait être si belle
Si l'on voulait vivre d'abord
Pourquoi se creuser la cervelle
Quand y a du bon soleil dehors!
Variante Edith Piaf
Et pourtant les filles sont belles
Et y a du beau soleil dehors
Pourquoi se creuser la cervelle
Au diable tout, vivons d'abord
Et là-haut les corbeaux
Qui nous voient tout petit, si petits
Crient: les hommes sont fous
Ils se foutent de nous !


Je n'suis pas bien portant Paroles – GASTON OUVRARD – GreatSong      GASTON OUVRARD (1890-1981)

Gaston Ouvrard, dit simplement Ouvrard, né le 10 mars 1890 à Bergerac, mort le 26 novembre 1981 (à 91 ans) à Caussade, est un auteur-compositeur-interprète comique français.Gaston Ouvrard fut très marqué par la Première Guerre mondiale à laquelle il participa comme simple soldat dès août 1914 et servit dans un régiment de dragons. Il fut démobilisé en décembre 1918. Blessé deux fois, il reçoit la croix de guerre avec citation à la fin du conflit. De la Grande Guerre, il garde, par la suite, l'idée de porter l'uniforme (troupier).


JE N'SUIS PAS BIEN PORTANT (1932)

Depuis que je suis militaire
Ce n'est pas rigolo, entre nous
Je suis d'une santé précaire
Et je me fais un mauvais sang fou
J'ai beau vouloir me remonter
Je souffre de tous les côtés

J'ai la rate qui se dilate
J'ai le foie qu'est pas droit
J'ai le ventre qui se rentre
J'ai le pylore qui se colore
J'ai le gosier anémié
L'estomac bien trop bas
Et les côtes bien trop hautes
J'ai les hanches qui se démanchent
L'épigastre qui s'encastre
L'abdomen qui se démène
J'ai le thorax qui se désaxe
La poitrine qui se débine
Les épaules qui se frôlent
J'ai les reins bien trop fins
Les boyaux bien trop gros
J'ai le sternum qui se dégomme
Et le sacrum c'est tout comme
J'ai le nombril tout en vrille
Et le coccyx qui se dévisse

Ah, bon Dieu que c'est embêtant d'être toujours patraque
Ah bon Dieu que c'est embêtant, je ne suis pas bien portant

Afin de guérir au plus vite
Un matin tout dernièrement
Je suis allé à la visite
Voir le major du régiment
D'où souffrez-vous, qu'il m'a demandé
C'est bien simple, que j'ai répliqué

J'ai la rate qui se dilate
J'ai le foie qu'est pas droit
Et puis j'ai ajouté
Voyez-vous, ce n'est pas tout
J'ai les genoux qui sont mous
J'ai le fémur qu'est trop dur
J'ai les cuisses qui se raidissent
Les guibolles qui flageolent
J'ai les chevilles qui se tortillent

Les rotules qui ondulent
Les tibias raplaplas
Les mollets trop épais
Les orteils pas pareils
J'ai le cœur en largeur
Les poumons tout en long
L'occiput qui chahute
J'ai les coudes qui se dessoudent
J'ai les seins sous le bassin
Et le bassin qu'est pas sain

Ah, bon Dieu que c'est embêtant d'être toujours patraque
Ah bon Dieu que c'est embêtant, je ne suis pas bien portant

Avec une charmante demoiselle
Je devais me marier par amour
Mais un soir comme j'étais près d'elle
En train de lui faire la cour
Me voyant troublé, elle me dit
Qu'avez vous, moi, je lui répondis

J'ai la rate qui se dilate
J'ai le foie qu'est pas droit
J'ai le ventre qui se rentre
J'ai le pylore qui se colore
J'ai le gosier anémié

L'estomac bien trop bas
Et les côtes bien trop hautes
J'ai les hanches qui se démanchent
L'épigastre qui s'encastre
L'abdomen qui se démène
J'ai le thorax qui se désaxe
La poitrine qui se débine
Les épaules qui se frôlent
J'ai les reins bien trop fins
Les boyaux bien trop gros
J'ai le sternum qui se dégomme
Et le sacrum c'est tout comme
J'ai le nombril tout en vrille
Et le coccyx qui se dévisse

Et puis j'ai ajouté
Voyez-vous, ce n'est pas tout
J'ai les genoux qui sont mous
J'ai le fémur qu'est trop dur

J'ai les cuisses qui se raidissent
Les guibolles qui flageolent
J'ai les chevilles qui se tortillent
Les rotules qui ondulent
Les tibias raplaplas
Les mollets trop épais
Les orteils pas pareils
J'ai le cœur en largeur
Les poumons tout en long
L'occiput qui chahute
J'ai les coudes qui se dessoudent
J'ai les seins sous le bassin
Et le bassin qu'est pas sain

En plus de ça, je vous le cache pas
J'ai aussi quel souci

La luette trop fluette
L'oesophage qui surnage
Les gencives qui dérivent
J'ai le palais qu'est pas laid
Mais les dents, c'est navrant
J'ai les petites qui s'irritent
Et les grosses qui se déchaussent
Les canines se ratatinent
Les molaires se font la paire
Dans les yeux c'est pas mieux
J'ai le droit qu'est pas droit
Et le gauche qu'est bien moche
J'ai les cils qui se défilent
Les sourcils qui s'épilent
J'ai le menton qu'est trop long
Les artères trop pépères
J'ai le nez tout bouché
Le trou du cou qui se découd
Et du coup, voyez-vous
Je suis gêné pour parler
C'est vexant car maintenant
Je suis forcé de m'arrêter

Ah, bon Dieu que c'est embêtant d'être toujours patraque
Ah bon Dieu que c'est embêtant, je ne suis pas bien portant


J


Fréhel, Indomptable reine de la nuit | nova       FRÉHEL (1891-1951)

Marguerite Boulc'h, dite Fréhel, née à Paris le 13 juillet 1891 et morte dans cette même ville le 3 février 1951, est une chanteuse qui a marqué la période de l'entre-deux-guerres.Marguerite Boulc'h est la fille d'un couple de Bretons originaire de Primel-Trégastel2, hameau de la commune de Plougasnou (Finistère). Son père Yves Marie Boulc'h est un ancien cheminot devenu invalide, ayant perdu un bras, happé par une locomotive, tandis que sa mère Marie-Jeanne Daniel, concierge, se livrait accessoirement à la prostitution. La jeune Marguerite grandit dans les quartiers les plus populaires de Paris. À quinze ans, elle est vendeuse de cosmétiques de porte à porte. Son travail lui permet de rencontrer la Belle Otero, artiste alors adulée, qui admire son audace et ses formes ainsi que sa voix particulière, lui propose de chanter sous le nom de « Pervenche ».


TEL QU'IL EST (1936)

J'avais rêvé d'avoir un homme,
Un vrai de vrai, bien balancé,
Mais je suis chipée pour la pomme,
D'un avorton, complet'ment j'té.
Ce n'est pas un Apollon mon Jules,
Il n'est pas taillé comme un Hercule.
Malgré qu'il ait bien des défauts,
C'est lui que j'ai dans la peau.

Tel qu'il est, il me plaît,
Il me fait de l'effet,
Et je l'aime.
C'est un vrai gringalet,
Aussi laid qu'un basset,
Mais je l'aime.
Il est bancal,
Du coté cérébral
Mais ça m'est bien égal,
Qu'il ait l'air anormal.

C'est complet, il est muet
Ses quinquets sont en biais
C'est un fait que tel qu'il est,
Il me plaît.

Il est carré mais ses épaules
Par du carton, sont rembourrées.
Quand il est tout nu ça fait drôle,
On n'en voit plus que la moitié.
Il n'a pas un seul poil sur la tête,
Mais il en a plein sur les gambettes.
Et celui qu'il a dans la main,
C'est pas du poil c'est du crin.

Tel qu'il est, il me plaît,
Il me fait de l'effet,
Et je l'aime.
C'est un vrai gringalet,
Aussi laid qu'un basset,

Mais je l'aime.
Il est bancal,
Du coté cérébral
Mais ça m'est bien t égal,
Qu'il ait l'air anormal.

C'est complet, il est muet
Ses quinquets sont en biais
C'est un fait que tel qu'il est,
Il me plaît.

Le travail pour lui c'est la chose
La plus sacrée, il y touche pas.
Pour tenir le coup il se dose,
De quintonine, à tous les r'pas.
Ce qui n'est pas marrant c'est qu'il ronfle,
On dirait un pneu qui se dégonfle.
Et quand il faut se bagarrer,
Il est encore dégonflé.

Tel qu'il est, il me plaît,
Il me fait de l'effet,
Et je l'aime.
C'est un vrai gringalet,
Aussi laid qu'un basset,
Mais je l'aime.
Il est bancal,
Du coté cérébral
Mais ça m'est bien z égal,
Qu'il ait l'air anormal.

C'est complet, il est muet
Ses quinquets sont en biais
C'est un fait que tel qu'il est,
Il me plaît.


Yvonne Printemps - UniFrance     YVONNE PRINTEMPS (1894-1977)

Yvonne Wigniolle, dite Yvonne Printemps, née à Ermont le 25 juillet 1894 et morte à son domicile 8 bis rue Saint-James, Neuilly-sur-Seine, le 18 janvier 1977, est une soprano lyrique et une actrice dramatique française de l'entre-deux-guerres. Remarquée par P.-L. Flers, chansonnier et ancien directeur du Moulin Rouge, à l'âge de dix ans, dans une pièce de théâtre amateur à Ermont, Yvonne commence à onze ans au music-hall des Folies Bergère sous le nom de « Mademoiselle Printemps » qu'il lui donne1 (qualifiant sa mère au passage de « Madame Hiver »). À quatorze ans, la voici à la Cigale dans une revue au titre évocateur, Nue Cocotte, y campant un Petit Chaperon rouge assez déluré.
À quinze ans, elle entre aux Folies Bergère pour quatre années. À dix-huit ans, elle fait partie de la distribution de Ah ! les beaux nichons avec Maurice Chevalier. Son intelligence, son charme, sa beauté et sa voix exceptionnelle la font remarquer d'André Messager, de Sacha Guitry et d'Albert Willemetz, qui écrivent pour elle des comédies musicales, des pièces de théâtre et sept revues. En 1916, Sacha Guitry la fait débuter aux Bouffes-Parisiens dans sa comédie Jean de la Fontaine. Elle y interprète le rôle de sa maîtresse. Ne connaissant absolument pas la musique, elle chante « naturellement », se bornant à améliorer certains aspects de sa voix auprès de Mme Paravicini. Sa voix unique de « vrai rossignol » marqua son époque et l'opérette.


J'AI DEUX AMANTS (1923)

J’ai deux amants
C’est beaucoup mieux car je fais croire à chacun d’eux
Que l’autre est le Monsieur sérieux
Mon Dieu que c’est bete les hommes
Ils me donnent la même somme exactement par mois
Et je fais croire à chacun d’eux que l’autre m’a donné le double chaque fois
Et ma foi
Ils me croient, ils me croient
Tous les deux
Je ne sais pas comment nous sommes
Nous sommes, nous sommes
Mais mon Dieu que c’est bête un homme, un homme, un homme,
Mon Dieu que c’est bête un homme
Alors vous pensez deux

Un seul amant
C’est ennuyeux,
C’est monotone et soupçonneux
Tandis que deux, c’est vraiment mieux
Mon Dieu que les hommes sont bêtes
On les ferait marcher sur la tête

Facilement,
Je crois
Si par malheur ils n’avaient pas à cet endroit précis des ramures de bois qui leur vont
Et leur font un beau front

Ombrageux
Je ne sais pas comment nous sommes
Nous sommes, nous sommes
Mais mon Dieu que c’est bête un homme, un homme, un homme,
Mon Dieu que c’est bête un homme
Alors vous pensez deux.


Lys Gauty - Biographie       LYS GAUTY (1900-1994)

Alice Gauthier est née dans une famille modeste : son père est mécanicien et sa mère couturière. Après des cours de couture et de dactylographie, elle commence très jeune à travailler comme vendeuse dans un grand magasin puis chez une modiste. Avec ce que ses parents lui laissent de son salaire, elle prend des cours de chant. En effet, sa voix a été remarquée dès l'école. Dotée d'une formation classique, c'est pourtant chez Fyscher (de Nelson Fyscher) en 1924, rue d'Antin, qu'elle entame une carrière de chanteuse de music-hall avec Georges Van Parys pour pianiste. 


A PARIS DANS CHAQUE FAUBOURG (1933)

À Paris dans chaque faubourg
Le soleil de chaque journée
Fait en quelques destinées

Éclore un rêve d'amour
Parmi la foule un amour se pose
Sur une âme de vingt ans
Pour elle tout se métamorphose
Tous est couleur de printemps

À Paris quand le jour se lève

À Paris dans chaque faubourg

À vingt ans on fait des rêves
Tout en couleur d'amour

Ils habitaient le même faubourg
La même rue et la même cour
Il lui lançait des sourires
Elle l'aimait sans lui dire
Mais un jour qu'un baiser les unit
Dans le ciel elle crut lire
Comme un espoir infini

Après des jours dépourvus d'espoir
Tous deux se sont rencontrés un soir
Ils n'ont pas osé sourire

Mais leurs regards ont pu lire
Que bientôt ils pouvaient être heureux
Et s'ils n'ont rien pu se dire
Leurs yeux ont parlé pour eux

À Paris dans chaque faubourg
Quand la nuit rêveuse est venue

À toute heure une âme émue

Évoque un rêve d'amour

Des jours heureux il ne reste trace
Tout est couleur de la nuit
Mais à vingt ans l'avenir efface
Le passé quand l'espoir luit

À Paris dès la nuit venue

À Paris dans chaque faubourg

À toute heure une âme émue
Rêve encore à l'amour


Biographie de Fernandel par DIGGI     FERNANDEL (1903-1971)

Fernand Contandin, dit Fernandel, né le 8 mai 1903 à Marseille et mort le 26 février 1971 à Paris (16e arrondissement), est un acteur, humoriste, chanteur et réalisateur.Acteur de renom mais aussi chanteur populaire, Fernandel a laissé une discographie importante, parsemée là aussi de classiques tels que Félicie aussi, Ignace ou Le Tango corse. Reconnaissable grâce à ce qu'il appelait lui-même sa « gueule de cheval », il acquit une popularité internationale telle que le général de Gaulle déclara lors d'une réception à l'Élysée le 3 mai 1968 qu'il était « le seul Français qui soit plus célèbre que [lui] dans le monde »1. Son succès ne s'est jamais démenti et Marcel Pagnol dira de lui après son décès : « Il a été l'un des plus grands et des plus célèbres acteurs de notre temps et l'on ne peut le comparer qu'à Charlie Chaplin ».


FÉLICIE (1939)

C'est dans un coin du bois de Boulogne
Que j'ai rencontré Félicie
Elle arrivait de la Bourgogne
Et moi j'arrivais en taxi
Je trouvais vite une occasion
D'engager la conversation

Il faisait un temps superbe
Je me suis assis sur l'herbe
Félicie aussi
J'pensais les arbres bourgeonnent
Et les gueules de loup boutonnent
Félicie aussi
Près de nous sifflait un merle
La rosée faisait des perles
Félicie aussi
Un clocher sonnait tout proche
Il avait une drôle de cloche
Félicie aussi

Afin de séduire la petite chatte
Je l'emmenais dîner chez Chartier
Comme elle est fine et délicate
Elle prit un pied de cochon grillé
Et pendant qu'elle mangeait le sien
J'lui fis du pied avec le mien

J'pris un homard sauce tomate
Il avait du poil au pattes
Félicie aussi
Puis une sorte de plat aux nouilles
On aurait dit une andouille
Félicie aussi
Je m'offris une gibelotte

Elle embaumait l'échalote
Félicie aussi
Puis une poire et des gaufrettes
Seulement la poire était blette
Félicie aussi

L'Aramon lui tournant la tête
Elle murmura quand tu voudras
Alors j'emmenai ma conquête
Dans un hôtel tout près de là
C'était l'hôtel d'Abyssinie
Et du Calvados réunis

J'trouvais la chambre ordinaire
Elle était pleine de poussière
Félicie aussi
Je m'lavais les mains bien vite
Le lavabo avait une fuite
Félicie aussi
Sous l'armoire y avait une cale
Car elle était toute bancale
Félicie aussi
Et des draps de toile molle
Me chatouillaient les guiboles
Félicie aussi


JEAN GABIN - ACTEURS, ACTRICES, RÉALISATEURS, COMPOSITEURS ET SCÈNARISTES  DU MONDE     JEAN GABIN (1904-1975)

Jean Gabin est un acteur, né le 17 mai 1904 à Paris (9e arr.) et mort le 15 novembre 1976 à Neuilly-sur-Seine.
Commençant sa carrière comme chanteur de revue et d'opérette, il s'impose ensuite à l'écran, devenant une vedette du cinéma français, avec sa « Gueule d'amour », tournant avec les réalisateurs importants de l'entre-deux-guerres comme Julien Duvivier, Marcel Carné ou Jean Renoir. Lors de la deuxième guerre mondiale, il s'engage dans les Forces françaises combattantes, comme marin embarqué, puis en janvier 1944 comme chef de char au 1er régiment de fusiliers marins. Après la guerre, il connait une période creuse. À partir de 1954 et de la sortie de Touchez pas au grisbi, il devient un « pacha » au physique imposant et au regard sombre incarnant la plupart du temps des rôles de truands ou de policiers, toujours avec droiture, dans des films souvent dialogués par Michel Audiard.


QUAND ON SE PROMENE AU BORD DE L'EAU (1936)

Du lundi jusqu'au sam'di,
Pour gagner des radis,
Quand on a fait sans entrain
Son p'tit truc quotidien,
Subi le propriétaire,
L'percepteur, la boulangère,
Et trimballé sa vie d'chien,
Le dimanch' viv'ment
On file à Nogent,
Alors brusquement
Tout paraît charmant ! ...

(Refrain)
Quand on s'promène au bord de l'eau,
Comm' tout est beau...
Quel renouveau ...

Paris au loin nous semble une prison,
On a le coeur plein de chansons.
L'odeur des fleurs
Nous met tout à l'envers
Et le bonheur
Nous saoule pour pas cher.
Chagrins et peines
De la semaine,
Tout est noyé dans le bleu, dans le vert ...
Un seul dimanche au bord de l'eau,
Aux trémolos
Des p'tits oiseaux,
Suffit pour que tous les jours semblent beaux
Quand on s'promène au bord de l'eau.

J'connais des gens cafardeux
Qui tout l'temps s'font des ch'veux
Et rêv'nt de filer ailleurs

Dans un monde meilleur.
Ils dépens'nt des tas d'oseille
Pour découvrir des merveilles.
Ben moi, ça m'fait mal au coeur ...
Car y a pas besoin
Pour trouver un coin
Où l'on se trouv' bien,
De chercher si loin...

(Refrain)
Quand on s'promène au bord de l'eau,
Comm' tout est beau...
Quel renouveau ...
Paris au loin nous semble une prison,
On a le coeur plein de chansons.
L'odeur des fleurs
Nous met tout à l'envers
Et le bonheur

Nous saoule pour pas cher.
Chagrins et peines
De la semaine,
Tout est noyé dans le bleu, dans le vert ...
Un seul dimanche au bord de l'eau,
Aux trémolos
Des p'tits oiseaux,
Suffit pour que tous les jours semblent beaux
Quand on s'promène au bord de l'eau.


Jean Sablon — Wikipédia     JEAN SABLON (1906-1994)

Jean Sablon est un auteur-compositeur-interprète français né le 25 mars 1906 à Nogent-sur-Marne et mort le 24 février 1994 à Cannes. Il est l'un des premiers chanteurs français à s'intéresser au jazz. Créateur de plusieurs œuvres de Mireille et Jean Nohain, puis de Charles Trenet, il est le premier à utiliser un microphone sur une scène française en 1936. Vedette du disque et de la radio, il quitte la France en 1937 pour un contrat à la NBC. Ses shows font de lui une vedette de premier plan aux États-Unis. Chanteur français désormais le plus international de sa génération, il devient l'ambassadeur de la chanson et se consacre à ses tournées sur le plan international, retrouvant régulièrement les principales salles françaises. Il conclut ses soixante-et-un ans de carrière par d'ultimes « adieux » en 1984.


JE TIRE MA RÉVÉRENCE (1939)

Je tire ma révérence,
Et m'en vais au hasard,
Par les routes de France,
De France et de Navarre.
Mais dîtes lui quand même,
Simplement que je l'aime.
Dîtes lui, voulez-vous,
Bonjour pour moi et voilà tout.

J'avais sa préférence,
J'étais son seul bonheur,
Hélas les apparences,
Et le sort sont trompeurs.
Un autre a pris ma place,
Tout passe, tout casse, tout lasse,
Des grands mots! Oh! Pourquoi?
Non, dîtes lui bonjour pour moi.

Elle croit que j'ai beaucoup de chagrin,
Aujourd'hui non, mais peut être demain.

Je n'ai plus d'éspérance,
Je remporte mon coeur,
Par les routes de France,
De France ou bien d'ailleurs.
Mais dîtes lui quand même,
Simplement que je l'aime,
Dîtes lui, voulez-vous,
Bonjour pour moi et voilà tout.


TINO ROSSI     TINO ROSSI (1907-1983)

Constantin Rossi, dit Tino Rossi, est un chanteur et acteur français, né le 29 avril 1907 à Ajaccio (Corse) et mort le 27 septembre 1983 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Sa chanson Petit Papa Noël, sortie en 1946, demeure la chanson la plus vendue de l'histoire en France.


MARINELLA (1936)

Marinella !
Ah..., reste encore dans mes bras,
Avec toi je veux jusqu'au jour
Danser cette rumba d'amour
Son rythme doux
Nous emporte bien loin de tout,
Vers un pays mystérieux,
Le beau pays des rêves bleus
Blottie contre mon épaule

Tandis que nos mains se frôlent,
Je vois tes yeux qui m'enjôlent
D'un regard plein de douceur
Et quand nos cœurs se confondent
Je ne connais rien au monde
De meilleur
Marinella !
Ah reste encore dans mes bras
Avec toi je veux jusqu'au jour
Danser cette rumba d'amour

Quand je te tiens là, sur mon cœur,
Pour moi c'est un tel bonheur
Qu'aucun mot ne peut l'exprimer.
Tout mon être est transformé
Et je voudrais que ce moment
Qui me trouble éperdûment
Se prolonge éternellement

{Refrain}

Quand le soleil se lèvera


ANDRE CLAVEAU - ACTEURS, ACTRICES, RÉALISATEURS, COMPOSITEURS ET  SCÈNARISTES DU MONDE     ANDRÉ CLAVEAU (1911-2003)

André Claveau, né le 29 décembre 1911 dans le 15e arrondissement de Paris et mort le 4 juillet 2003 à Agen (Lot-et-Garonne), est un chanteur et acteur. Il connut l'apogée de sa carrière du début des années 1940 au début des années 19601. En 1958, il est le premier Français à remporter le Concours Eurovision de la chanson, avec la chanson Dors, mon amour. Il était surnommé Le Prince de la chanson. Durant sa carrière, il interpréta près de 1 500 chansons.


DOMINO (1950)

Le printemps chante en moi, Dominique,
Le soleil s'est fait beau,
J'ai le cœur comme un' boite à musique
J'ai besoin de toi,
De tes mains sur moi,
De ton corps doux et chaud,
J'ai envie d'être aimée Domino
Méfie-toi, mon amour, je t'ai trop pardonné
J'ai perdu plus de nuits que tu m'en as données
Bien plus d'heures
A attendre, qu'à te prendre sur mon cœur,
Il se peut qu'à mon tour je te fasse du mal,
Tu m'en as fait toi-même et ça t'est bien égal,
Tu t'amuses de mes peines, et je m'use de t'aimer.

Domino Domino
Le printemps chante en moi, Dominique,
Le soleil s'est fait beau,
J'ai le cœur comme un' boite à musique
J'ai besoin de toi,
De tes mains sur moi,
De ton corps doux et chaud,
J'ai envie d'être aimée Domino.
Il est une pensée que je ne souffre pas
C'est qu'on puisse me prendre ma place en tes bras,
Je supporte bien des choses, mais à force c'en est trop...

Et qu'une autre ait l'idée de me voler mon bien,
Je ne donne pas cher de ses jours et des tiens,
Je regarde qui t'entoure prends bien garde mon amour.

Domino Domino
J'ai bien tort de me mettre en colère,
Avec toi, Domino,
Je sais trop qu'il n'y a rien à faire,
T'as le cœur léger,
Tu ne peux changer,
Mais je t'aime, que veux-tu ?
Je ne peux pas changer, moi non plus,

Domino, Domino,
Je pardonne toujours, mais reviens,
Domino, Domino,
Et je ne te dirai plus rien.


Dassary André - Opérette - Théâtre Musical     ANDRÉ DASSARY (1912-1987)

André Dassary (dont le nom véritable est André Deyhérassary), né à Biarritz le 10 septembre 1912 et mort dans la même ville le 7 juillet 1987, est un chanteur d'opérette basque français.
Après des études secondaires à l'école Saint-Genès de Bordeaux, il se destine d'abord à l'hôtellerie, il se passionne pour le sport et devient masseur professionnel — il accompagne à ce titre l'équipe de France aux jeux mondiaux universitaires de 1937 à Paris1. Titulaire d'un premier prix de chant, d'opérette et d'opéra-comique au Conservatoire de Bordeaux, il commence véritablement sa carrière au sein des Collégiens de Ray Ventura.
Captif en Allemagne au début de la Seconde Guerre mondiale, il est libéré et atteint véritablement la notoriété sous l'Occupation, notamment avec l'opérette L'Auberge qui chante (1941) et une chanson tout à la gloire de Pétain, Maréchal, nous voilà !, devenue emblématique du régime de Vichy — et qui, après guerre, lui attire quelques critiques, bien que son succès n'ait pas faibli par la suite (disque d'or pour un million d'albums vendus en 1952).
À partir de 1961, avec la vague des "Yéyés" qui débarque en France, la vente de ses disques baisse considérablement et il est considéré par les plus jeunes comme "ringard". A partir des années 1960, il fait le choix de diminuer ses apparitions publiques et médiatiques.
Il est le père de la comédienne Évelyne Dandry.


LA PETITE ÉGLISE (1934)

Je sais une église au fond d'un hameau
Dont le fin clocher se mire dans l'eau
Dans l'eau pure d'une rivière
Lorsque je suis las du monde et du bruit
J'y viens à pas lents quand tombe la nuit
Faire une prière

Des volubilis en cachent l'entrée
Il faut dans les fleurs faire une trouée
Pour venir prier au lieu saint
Un calme imposant y saisit tout l'être
Avec le printemps un parfum pénètre
Muguet et jasmin

Des oiseaux parfois bâtissent leur nid
Sur la croix de bronze où Jésus souffrit
Le vieux curé les laisse faire
Il dit que leur chant est l'hymne divin
Qui monte des choeurs en le claire matin
Vers Dieu notre Père

Je sais une église au fond d'un hameau
Dont le fin clocher se mire dans l'eau
Dans l'eau pure d'une rivière
Lorsque je suis las du monde et du bruit
J'y vais à pas lents quand tombe la nuit
Faire une prière


Studio Harcourt | Lucienne Delyle | Images d'Art    LUCIENNE DELYSLE (1913-1962)

Lucienne Delyle (née Lucienne Henriette Delache le 16 avril 19131 dans le 14e arrondissement de Paris et morte le 10 avril 1962 (à 48 ans) à Monaco) est une chanteuse ayant enregistré de nombreux succès dans les années 1940 et 1950. Sa chanson Mon Amant de Saint-Jean (1942) reste un monument intemporel de la chanson populaire française.


MON AMANT DE SAINT-JEAN (1942)

Je ne sais pourquoi elle allait danser
À Saint Jean, aux musettes
Mais quand ce gars lui a pris un baiser
Elle frissonnait, était chipée

Comment ne pas perdre la tête
Serrée par des bras audacieux?
Car l'on croit toujours aux doux mots d'amour
Quand ils sont dits avec les yeux

Elle qui l'aimait tant
Elle le trouvait le plus beau de Saint Jean
Elle restait grisée
Sans volonté sous ses baisers

Sans plus réfléchir, elle lui donnait
Le meilleur de son être
Beau parleur chaque fois qu'il mentait
Elle le savait, mais elle l'aimait

Comment ne pas perdre la tête
Serrée par des bras audacieux?
Car l'on croit toujours aux doux mots d'amour
Quand ils sont dits avec les yeux

Elle qui l'aimait tant
Elle le trouvait le plus beau de Saint Jean
Elle restait grisée
Sans volonté sous ses baisers

Mais hélas, à Saint Jean comme ailleurs
Un serment n'est qu'un leurre
Elle était folle de croire au bonheur
Et de vouloir garder son cœur

Comment ne pas perdre la tête
Serrée par des bras audacieux?
Car l'on croit toujours aux doux mots d'amour
Quand ils sont dits avec les yeux

Elle qui l'aimait tant
Elle le trouvait le plus beau de Saint Jean
Elle restait grisée
Sans volonté sous ses baisers

Elle qui l'aimait tant
Elle le trouvait le plus beau de Saint Jean
Il ne l'aime plus
C'est du passé
N'en parlons plus

Il ne l'aime plus
C'est du passé
N'en parlons plus

 


Résultat d’images pour CHARLES TRENET     CHARLES TRENET (1913-2001)

Charles Trenet, né Louis Charles Augustin Georges Trenet le 18 mai 1913 à Narbonne et mort le 19 février 2001 à Créteil, est un auteur-compositeur-interprète surnommé « le Fou chantant », il est l'auteur de près de mille chansons à l'inspiration souvent poétique, dont certaines, comme La Mer, Y'a d'la joie, L'Âme des poètes, Ménilmontant ou encore Douce France.


Y A D'LA JOIE (1936)

Y a d'la joie bonjour, bonjour les hirondelles
Y a d'la joie dans le ciel par dessus les toits
Y a d'la joie et du soleil dans les ruelles
Y a d'la joie partout, y a d'la joie

Tout le jour, mon coeur bat, chavire et chancelle
C'est l'amour qui vient avec je ne sais quoi
C'est l'amour, bonjour, bonjour les demoiselles
Y a d'la joie, partout, y a d'la joie

Le gris boulanger bat la pâte à pleins bras
Il fait du bon pain, du pain si fin que j'ai faim
On voit le facteur qui s'envole là-bas
Comme un ange bleu portant ses lettres au bon dieu
Miracle sans nom à la station javelle
On voit le métro qui sort de son tunnel
Grisé de soleil, de chansons et de fleurs
Il court vers le bois, il court à toute vapeur

Y a d'la joie, la tour Eiffel part en ballade
Comme une folle, elle saute la seine à pieds joints
Puis elle dit "tant pis pour moi si j'suis malade
J'm'embêtais toute seule dans mon coin "

Y a d'la joie, le percepteur met sa jaquette
Plie boutique et dit d'un air très doux, très doux
"Bien l'bonjour pour aujourd'hui, fini la quête
Gardez tout messieurs, gardez tout"

Mais voilà qu'soudain, je m'éveille dans mon lit
Donc, j'avais rêvé, oui car le ciel est gris
Il faut se lever, se laver, se vêtir
Et ne plus chanter si l'on n'a plus rien à dire
Mais je crois pourtant que ce rêve a du bon
Car il m'a permis, de faire une chanson
Chanson de printemps, chansonnette d'amour
Chanson de 20 ans, chanson de toujours

Y a d'la joie bonjour, bonjour les hirondelles
Y a d'la joie dans le ciel par dessus les toits
Y a d'la joie et du soleil dans les ruelles
Y a d'la joie partout, y a d'la ah ah ah

Tout le jour, mon cœur bat, chavire et chancelle
C'est l'amour qui vient avec "je ne sais quoi"
C'est l'amour, bonjour, les demoiselles
Y a d'la joie, partout, y a d'la joie

LA MER (1975)

La mer
Qu'on voit danser le long des golfes clairs
A des reflets d'argent
La mer
Des reflets changeants
Sous la pluie

La mer
Au ciel d'été confond
Ses blancs moutons
Avec les anges si purs
La mer
Bergère d'azur
Infinie

Voyez
Près des étangs
Ces grands roseaux mouillés
Voyez
Ces oiseaux blancs
Et ces maisons rouillées

La mer
Les a bercés
Le long des golfes clairs
Et d'une chanson d'amour
La mer
A bercé mon cœur pour la vie

La mer
Qu'on voit danser le long des golfes clairs
A des reflets d'argent
La mer
Des reflets changeants
Sous la pluie

La mer
Au ciel d'été confond
Ses blancs moutons
Avec les anges si purs
La mer
Bergère d'azur
Infinie

Voyez


Luis Mariano | Discography | Discogs     LUIS MARIANO (1914-1970)

Mariano Eusebio González y García, dit Luis Mariano, né le 13 août 1914 à Irun (province de Guipuscoa, Espagne) et mort le 14 juillet 1970 à Paris, est un ténor et chanteur d’opérette basque espagnol, qui a connu une très grande popularité en Amérique latine, en France, en Espagne et au Québec. Outre l'espagnol et le français, il parlait couramment le basque, sa langue maternelle, et a toujours assumé ses origines basques. Il accède à la célébrité en 1945 grâce à La Belle de Cadix, opérette de Francis Lopez ou encore Le Chanteur de Mexico. Il devient alors, à la scène comme au grand écran, le « prince de l’opérette ».


MEXICO (1951)

On a chanté la Parisienne
Leurs petits nez et leurs chapeaux
On a chanté les Madrilènes
Qui vont aux arènes
Pour le torero

On prétend que les Norvégiennes
Filles du Nord, ont le sang chaud
Et bien que les Américaines
Soient les souveraines
Du monde nouveau

On oublie tout
Sous le soleil de Mexico
On devient fou
Au son des rythmes tropicaux

Le seul désir qui vous entraîne
Dès qu'on a quitté le bateau
C'est de goûter une semaine
L'aventure mexicaine
Au soleil de Mexico

Mexico, Mexico
Sous ton soleil qui chante
Le temps paraît trop court
Pour goûter au bonheur de chaque jour

Mexico, Mexico
Tes femmes sont ardentes
Et tu seras toujours
Le paradis des cœurs et de l'amour

Une aventure mexicaine
Sous le soleil de Mexico
Ça dure à peine une semaine
Mais quelle semaine
Et quel crescendo

Le premier soir on se promène
On danse un tendre boléro
Puis le deuxième on se déchaîne
Plus rien ne vous freine
On part au galop

On oublie tout
Sous le beau ciel de Mexico
On devient fou
Au son des rythmes tropicaux

Si vous avez un jour la veine
De pouvoir prendre le bateau
Allez goûter une semaine
L'aventure mexicaine
Au soleil de Mexico

Mexico, Mexico
Sous ton soleil qui chante
Le temps paraît trop court
Pour goûter au bonheur de chaque jour

Mexico, Mexico
Tes femmes sont ardentes
Et tu seras toujours
Le paradis des cœurs et de l'amour

Mexico, Mexico
Mexico, Mexico

 


Trop sophistiqué" pour Piaf     EDITH PIAF (1915-1963)

Édith Giovanna Gassion (dite Édith Piaf), née le 19 décembre 1915 à Paris et morte le 10 octobre 1963 à Grasse, est une chanteuse, parolière, compositrice et actrice. Surnommée à ses débuts « La Môme Piaf », elle est à l'origine de plusieurs succès devenus des classiques du répertoire, comme La Vie en rose, Non, je ne regrette rien, Hymne à l'amour, Mon légionnaire, La Foule, Milord, Mon Dieu ou encore L'Accordéoniste. Chanteuse à l'interprétation et à la voix saisissantes, elle a inspiré de nombreux compositeurs et a été le mentor de jeunes artistes tels qu'Yves Montand, Charles Aznavour, Les Compagnons de la chanson, Georges Moustaki, Charles Dumont... Elle acquiert une renommée internationale, mais sa fin de carrière est rendue difficile par de graves problèmes de santé ; elle meurt à l’âge de 47 ans.


JE NE REGRETTE RIEN (1960)

Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni le bien, qu'on m'a fait
Ni le mal, tout ça m'est bien égal

Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
C'est payé, balayé, oublié
Je me fous du passé

Avec mes souvenirs
J'ai allumé le feu
Mes chagrins, mes plaisirs
Je n'ai plus besoin d'eux
Balayer les amours
Avec leurs trémolos
Balayer pour toujours
Je repars à zéro

Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni le bien, qu'on m'a fait
Ni le mal, tout ça m'est bien égal

Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
Car ma vie, car mes joies
Aujourd'hui, ça commence avec toi

L'HYMNE A L'AMOUR (1950)

Le ciel bleu sur nous peut s'effondrer
Et la Terre peut bien s'écrouler
Peu m'importe si tu m'aimes
Je me fous du monde entier

Tant qu'l'amour innondera mes matins
Tant qu'mon corps frémira sous tes mains
Peu m'importe les problèmes
Mon amour, puisque tu m'aimes

J'irais jusqu'au bout du monde
Je me ferais teindre en blonde
Si tu me le demandais
J'irais décrocher la Lune
J'irais voler la fortune
Si tu me le demandais
Je renierais ma patrie
Je renierais mes amis
Si tu me le demandais
On peut bien rire de moi
Je ferais n'importe quoi
Si tu me le demandais

Si un jour, la vie t'arrache à moi
Si tu meurs, que tu sois loin de moi
Peu m'importe si tu m'aimes
Car moi je mourrais aussi

Nous aurons pour nous l'éternité
Dans le bleu de toute l'immensité
Dans le ciel, plus de problème
Mon amour, crois-tu qu'on s'aime?
Dieu réunit ceux qui s'aiment


Georges Guétary | Discographie | Discogs     GEORGES GUÉTARY (1915-1997)

Georges Guétary (de son vrai nom Lámbros Vorlóou) né le 8 février 1915 à Alexandrie et mort le 13 septembre 1997 à Mougins, est un chanteur d'opérette et comédien grec, naturalisé français au début des années 19501. Il emprunte son nom de scène à Guéthary, commune du Pays basque français.


MONSIEUR CARNAVAL (1965)

La vie est un carnaval
Et le monde est un immense bal
Où nous tournons inlassablement
En portant tous un déguisement

Un masque tendre ou moqueur
Fait mentir notre œil et notre cœur
Et nous ne nous montrons jamais à nu
Nous restons toujours des inconnus

Nous possédons cent visages
Un peu pour tous les usages
Pour les fous et pour les sages
Les uns tristes, d'autres gais

Et nous avons mille sourires
Pour tromper ou pour séduire
Bien malin qui pourrait dire
Lequel de tous est le vrai

La vie est un carnaval
Et selon que tout va bien ou mal
Nous voici à chaque instant du jour
Différents aux bruits de nos amours

La vie est un carnaval
Alors je m'amuse et c'est normal
À quoi bon être amer ou jaloux
Si la règle est de rire de tout

La vie est un jeu, je joue
Mais au moins, voyez, moi je l'avoue

J'ai peut-être tort et c'est pourquoi
Où que j'aille on me montre du doigt

On en dit sur moi des belles
Savez-vous mesdemoiselles
Comment partout l'on m'appelle
Dès que j'ai le dos tourné

Parce que je les effare
Parce que je les égare
Savez-vous le nom bizarre
Que ces messieurs m'ont donné
Ah, ah

Je suis monsieur Carnaval
Un nom qui ne me va pas si mal
Et ce soir je vous offre avec joie
De venir dans la ronde avec moi

C'est lui monsieur Carnaval
Un nom qui ne lui va pas si mal
Et ce soir il nous dit avec joie
Entrez dans la ronde avec moi

C'est lui monsieur Carnaval
C'est moi monsieur Carnaval
Un nom qui ne lui va pas si mal
Un nom qui ne me va pas si mal
Avec joie
De venir dans la ronde avec moi


Les 20+ meilleures images de Leo Ferré | leo ferré, leo, ferrat     LÉO FERRÉ (1916-1993)

Léo Ferré, né le 24 août 1916 à Monaco et mort le 14 juillet 1993 à Castellina in Chianti (Toscane, Italie), est un auteur-compositeur-interprète, pianiste et poète  puis monégasque. Ayant réalisé plus d'une quarantaine d'albums originaux couvrant une période d'activité de 46 ans, de culture musicale classique, il dirige également à plusieurs reprises des orchestres symphoniques, en public ou à l'occasion d'enregistrements discographiques. Léo Ferré se revendiquait anarchiste et ce courant de pensée inspire grandement son œuvre.


LA VIE D'ARTISTE (1950)


Je t'ai rencontré par hasard
Ici ailleurs ou autre part,
Il se peut que tu t'en souviennes
Sans se connaître on s'est aimé
Et même si ce n'est pas vrai
Il faut croire à l'histoire ancienne
Je t'ai donné ce que j'avais,
De quoi chanter, de quoi rêver,
Et tu croyais en ma bohème,
Mais si tu pensais à vingt ans,
Qu'on peut vivre de l'air du temps,
Ton point de vue n'est plus le même.

Cette fameuse fin du mois
Qui depuis qu'on est toi et moi
Nous reviens sept fois par semaine

Et nos soirées sans cinéma,
Et mon succès qui ne vient pas
Et notre pitance incertaine
Tu vois je n'ai rien oublié
Dans ce bilan triste à pleurer,
Qui constate notre faillite.
Il te reste encor' de beau jours
Profites-en mon pauvre amour,
Les belles années passent vite.

Et maintenant tu vas partir,
Tous les deux nous allons vieillir,
Chacun pour soi comme c'est triste
Tu peux remporter le phono,
Moi je conserve le piano,
Je continue ma vie d'artiste.
Plus tard sans trop savoir pourquoi,
Un étranger un maladroit,

Lisant mon nom sur une affiche,
Te parlera de mes succès,
Mais un peu triste, toi qui sait,
Tu lui diras que je m'enfiche.


JOLIE MÔME (1960)

T'es toute nue sous ton pull
Y a la rue qu'est maboule
Jolie môme

T'as ton cœur à ton cou
Et l'bonheur par en d'ssous
Jolie môme

T'as l'Rimmel qui fout l'camp
C'est l'dégel des amants
Jolie môme

Ta prairie ça sent bon
Fais-en don aux amis
Jolie môme

T'es qu'une fleur de printemps
Qui s'fout d'l'heure et du temps
T'es qu'une rose éclatée
Que l'on pose à côté
Jolie môme

T'es qu'un brin de soleil
Dans l'chagrin du réveil
T'es qu'une vamp qu'on éteint
Comme une lampe au matin
Jolie môme

Tes baisers sont pointus
Comme un accent aigu
Jolie môme

Tes p'tits seins sont du jour
À la coque, à l'amour
Jolie môme

Ta barrière de frou-frous
Ah, faut s'la faire mais c'est doux
Jolie môme

Ta violette est l'violon
Qu'on violente et c'est bon
Jolie môme

T'es qu'une fleur de passe-temps
Qui s'fout d'l'heure et du temps
T'es qu'une étoile d'amour
Qu'on entoile aux beaux jours
Jolie môme

T'es qu'un point sur les "I"
Du chagrin de la vie
T'es qu'une chose de la vie
Qu'on arrose, qu'on oublie
Jolie môme

T'as qu'une paire de mirettes
Au poker des conquêtes
Jolie môme

T'as qu'une rime au bonheur
Ah, faut qu'ça rime, ou qu'ça pleure
Jolie môme

T'as qu'une source au milieu
Qu'éclabousse du bon dieu
Jolie môme
T'as qu'une porte en voile blanc
Que l'on pousse en chantant
Jolie môme

T'es qu'une pauvre petite fleur
Qu'on guimauve et qui meurt
T'es qu'une femme à r'passer
Quand son âme est froissée
Jolie môme

T'es qu'une feuille de l'automne
Qu'on effeuille, monotone
T'es qu'une joie en allée
Eh, vas chez lui la r'trouver
Jolie môme

T'es toute nue sous ton pull
Y a la rue qu'est maboule
T'es toute nue sous ton pull
Y a la rue qu'est maboule


AVEC LE TEMPS (1971)

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie le visage et l'on oublie la voix
Le cœur, quand sa bat plus, c'est pas la peine d'aller
Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les mots, entre les lignes et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit
Avec le temps tout s'évanouit

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
Même les plus chouettes souvenirs, ça, t'as une de ces gueules
À la galerie, j'farfouille dans les rayons d'la mort
Le samedi soir quand la tendresse s'en va toute seule

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre à qui l'on croyait pour un rhume, pour un rien
L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi, l'on s'traînait comme traînent les chiens
Avec le temps, va, tout va bien

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie les passions et l'on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid

Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
Et l'on se sent floué par les années perdues, alors vraiment
Avec le temps on n'aime plus


https://cdn-apps.letelegramme.fr/files/quizz/2020/09/BOURVIL.jpg     ANDRÉ BOURVIL (1917-1971)

André Robert Raimbourg, dit Bourvil, était un acteur, chanteur et humoriste né le 27 juillet 1917 à Prétot-Vicquemare (Seine-Inférieure)1 et mort le 23 septembre 1970 à Paris 16e. Fils d'agriculteurs normands, il admire Fernandel et tente de devenir artiste lui aussi. Au départ musicien et chanteur de music-hall et d'opérette, il connaît le succès à la Libération avec la chanson Les Crayons et en se créant un rôle caricatural de paysan normand naïf et benêt, puis avec d'autres chansons sur deux décennies, comme À bicyclette, Salade de fruits, Un clair de lune à Maubeuge et La Tendresse. Il est également tête d'affiche de spectacles populaires, dont La Route fleurie, Pacifico, La Bonne Planque et Ouah ! Ouah !.


LE PETIT BAL PERDU (1961)

C'était tout juste après la guerre
Dans un petit bal qu'avait souffert
Sur une piste de misère
Y en avait deux, à découvert

Parmi les gravats ils dansaient
Dans ce petit bal qui s'appelait
Qui s'appelait, qui s'appelait, qui s'appelait

Non je n'me souviens plus du nom du bal perdu
Ce dont je me souviens c'est de ces amoureux
Qui ne regardaient rien autour d'eux

Y avait tant d'insouciance
Dans leurs gestes émus
Alors quelle importance
Le nom du bal perdu

Non je n'me souviens plus du nom du bal perdu
Ce dont je me souviens c'est qu'ils étaient heureux
Les yeux au fond des yeux
Et c'était bien, et c'était bien

Ils buvaient dans le même verre
Toujours sans se quitter des yeux
Ils faisaient la même prière
D'être toujours, toujours heureux

Parmi les gravats ils souriaient
Dans ce petit bal qui s'appelait
Qui s'appelait, qui s'appelait, qui s'appelait

Non je n'me souviens plus du nom du bal perdu
Ce dont je me souviens c'est de ces amoureux
Qui ne regardaient rien autour d'eux

Y avait tant d'insouciance
Dans leurs gestes émus
Alors quelle importance
Le nom du bal perdu

Non je n'me souviens plus du nom du bal perdu
Ce dont je me souviens c'est qu'ils étaient heureux
Les yeux au fond des yeux
C'était bien, et c'était bien

Et puis quand l'accordéoniste
S'est arrêté, ils sont partis
Le soir tombait dessus la piste
Sur les gravats et sur ma vie

Il était redevenu tout triste
Ce petit bal qui s'appelait
Qui s'appelait, qui s'appelait, qui s'appelait

Non je n'me souviens plus du nom du bal perdu
Ce dont je me souviens c'est de ces amoureux
Qui ne regardaient rien autour d'eux

Y avait tant de lumière
Avec eux dans la rue
Alors la belle affaire
Le nom du bal perdu

Non je n'me souviens plus du nom du bal perdu
Ce dont je me souviens c'est qu'on était heureux
Les yeux au fond des yeux
Et c'était bien, et c'était bien


Francis Lemarque est mort à 84 ans     FRANCIS LEMARQUE (1917-2002)

Nathan Korb, dit Francis Lemarque, est un auteur-compositeur-interprète et poète né le 25 novembre 1917 à Paris et mort le 20 avril 2002 à La Varenne-Saint-Hilaire. Au cours d'une carrière longue et discrète, couronnée par plusieurs Grand Prix du disque de l'académie Charles-Cros, il a écrit et composé près de 400 chansons, dont À Paris, devenue un standard international repris par des dizaines d'interprètes à travers le monde entier, et Quand un soldat, interprétée avec succès par Yves Montand, et dont les paroles engagées lui ont valu les foudres de la censure en 1953.


A PARIS (1946)

A Paris
Quand un amour fleurit
Ça fait pendant des semaines
Deux cœurs qui se sourient
Tout ça parce qu´ils s´aiment
A Paris

Au printemps
Sur les toits les girouettes
Tournent et font les coquettes
Avec le premier vent
Qui passe indifférent
Nonchalant

Car le vent
Quand il vient à Paris
N´a plus qu´un seul souci
C´est d´aller musarder
Dans tous les beaux quartiers
De Paris

Le soleil
Qui est son vieux copain
Est aussi de la fête
Et comme deux collégiens
Ils s´en vont en goguette
Dans Paris

Et la main dans la main
Ils vont sans se frapper
Regardant en chemin
Si Paris a changé

Y a toujours
Des taxis en maraude
Qui vous chargent en fraude
Avant le stationnement
Où y a encore l´agent
Des taxis

Au café
On voit n´importe qui
Qui boit n´importe quoi
Qui parle avec ses mains
Qu´est là depuis le matin
Au café

Y a la Seine
A n´importe quelle heure
Elle a ses visiteurs
Qui la regardent dans les yeux
Ce sont ses amoureux
A la Seine

Et y a ceux
Ceux qui ont fait leur nid
Près du lit de la Seine
Et qui se lavent à midi
Tous les jours de la semaine
Dans la Seine

Et les autres
Ceux qui en ont assez
Parce qu´ils en ont vu de trop
Et qui veulent oublier
Alors y se jettent à l´eau
Mais la Seine

Elle préfère
Voir les jolis bateaux
Se promener sur elle
Et au fil de son eau
Jouer aux caravelles
Sur la Seine

Les ennuis
Y en n´a pas qu´à Paris
Y en n´a dans le monde entier
Oui mais dans le monde entier
Y a pas partout Paris
V´là l´ennui

A Paris
Au quatorze juillet
A la lueur des lampions
On danse sans arrêt
Au son de l´accordéon
Dans les rues

Depuis qu´à Paris
On a pris la Bastille
Dans tous les faubourgs
Et à chaque carrefour
Il y a des gars
Et il y a des filles
Qui sur les pavés
Sans arrêt nuit et jour
Font des tours et des tours
A Paris


Henri Salvador - UniFrance     HENRI SALVADOR (1917-2006)

Henri Salvador, né à Cayenne (Guyane) le 18 juillet 19171 et mort à Paris le 13 février 20082, est un chanteur et humoriste. Compositeur et guitariste, il joue à ses débuts dans des orchestres de jazz français. Sa longue carrière (commencée dans les années 1930), prend une nouvelle dimension lorsqu'il entame à partir de 1948, une carrière de chanteur. 
Artiste populaire, apprécié d'un large public, on lui doit de nombreuses chansons qui aujourd'hui encore demeurent dans les mémoires : Syracuse, Maladie d'amour, Le Loup, la Biche et le Chevalier (Une chanson douce), Le lion est mort ce soir3, Dans mon île4, Le travail c'est la santé, Zorro est arrivé5, ou encore Jardin d'hiver.
Sacha Distel et lui sont les deux seuls chanteurs français de variété à figurer dans le Dictionnaire du Jazz. D'ailleurs, chacun avait bien connu le compositeur Ray Ventura, Sacha Distel étant son neveu et Henri Salvador, à ses débuts, chanteur dans son orchestre.


LE LOUP, LA BICHE ET LE CHEVALIER (1950)

Une chanson douce
Que me chantait ma maman
En suçant mon pouce
J'écoutais en m'endormant
Cette chanson douce
Je veux la chanter pour toi
Car ta peau est douce
Comme la mousse des bois

La petite biche est aux abois
Dans le bois, se cache le loup
Ouh, ouh, ouh, ouh
Mais le brave chevalier passa
Il prit la biche dans ses bras
La, la, la, la

La petite biche
Ce sera toi, si tu veux
Le loup, on s'en fiche
Contre lui, nous serons deux
Une chanson douce
Pour tous les petits enfants
Une chanson douce
Que me chantait ma maman

Oh le joli conte que voilà
La biche, en femme, se changea
La, la, la, la
Et dans les bras du beau chevalier
Belle princesse elle est restée
À tout jamais

Une chanson douce
Que me chantait ma maman
En suçant mon pouce
J'écoutais en m'endormant
Cette chanson douce
Je veux la chanter aussi
Pour toi, oh ma douce
Jusqu'à la fin de ma vie
Jusqu'à la fin de ma vie
Jusqu'à la fin de ma vie


Caussimon Jean-Roger – Cine Passion 34     JEAN-ROGER CAUSSIMON (1918-1985)

Jean-Roger Caussimon est un auteur-compositeur-interprète et acteur né le 24 juillet 1918 dans le 14e arrondissement de Paris et mort le 20 octobre 1985 dans le 13e arrondissement. Il est notamment l'auteur de la chanson Monsieur William, mise en musique et popularisée par son ami Léo Ferré.


MONSIEUR WILLIAM (1953)

C'était vraiment un employé modèle Monsieur William
Toujours exact et toujours plein de zèle Monsieur William
Il arriva jusqu'à la quarantaine sans fredaine
Sans le moindre petit drame mais un beau soir du mois d'août,
Il faisait si beau il faisait si doux
Que Monsieur William s'en alla flâner droit devant lui au hasard et voila!
Monsieur William vous manquez de tenue,

Qu'alliez-vous faire dans la treizième avenue
Il rencontra une fille bien jeunette Monsieur William
Il lui paya un bouquet de violettes Monsieur William
Il l'entraîna à l'hôtel de la pègre mais un nègre a voulu prendre la femme
Monsieur William, hors de lui, lui a donné des coups de parapluie
Oui mais le nègre dans le noir lui a coupé le cou en deux coups de rasoir
Eh, William vous manquez de tenue mon vieux!

Qu'alliez-vous faire dans la treizième avenue
Il a senti que c'est irrémédiable Monsieur William
Il entendit déjà crier le diable Monsieur William
Aux alentours il n'y avait personne qu'un trombone
Chantant la peine des âmes un aveugle en gémissant
Sans le savoir a marché dans le sang puis dans la nuit a disparu
C'était p't-être le destin qui marchait dans les rues
Monsieur William vous manquez de tenue!
Vous êtes mort dans la treizième avenue.


Patachou et Francis Lemarque     PATACHOU (1918-2015)

Henriette Ragon dite Patachou est une chanteuse et actrice née le 10 juin 1918 à Paris 12e et morte le 30 avril 2015 à Neuilly-sur-Seine.


BAL CHEZ TEMPOREL (1958)

Si tu reviens jamais danser chez Temporel
Un jour ou l'autre
Pense à ceux qui tous ont laissé leurs noms gravés
Auprès du nôtre

D'une rencontre au bord de l'eau
Ne restent que quatre initiales
Et deux cœurs taillés au couteau
Dans le bois des tables bancales

Si tu reviens jamais danser chez Temporel
Un jour ou l'autre
Pense à ceux qui tous ont laissé leurs noms gravés
Auprès du nôtre

Sur le vieux comptoir tu pourras
Si le cœur t'en dit boire un verre
En l'honneur de nos vingt carats
Qui depuis se sont fait la paire

Si tu reviens jamais danser chez Temporel
Un jour ou l'autre
Pense aux doigts qui tous ont laissé quelques " je t'aime "
Auprès du nôtre

Dans ce petit bal mal famé
C'en est assez pour que renaisse
Ce qu'alors nous avons aimé
Et pour que tu le reconnaisses

Si tu reviens jamais danser chez Temporel
Un jour ou l'autre
Pense aux bonheurs qui sont passés là simplement
Comme le nôtre


Vian Harcourt 1948 3.jpg     BORIS VIAN (1920-1959)

Boris Vian, né le 10 mars 1920 à Ville-d'Avray (Seine-et-Oise, aujourd'hui Hauts-de-Seine) et mort le 23 juin 1959 à Paris (7e arrondissement), est un écrivain, poète, parolier, chanteur, critique musical, musicien de jazz (trompettiste) et directeur artistique. Ingénieur formé à l'École centrale, il s'est aussi adonné aux activités de scénariste, de traducteur (anglais américain), de conférencier, d'acteur et de peintre.


LA JAVA DES BOMBES ATOMIQUES (1955)

Mon oncle un fameux bricoleur
Faisait en amateur
Des bombes atomiques
Sans avoir jamais rien appris
C'était un vrai génie
Question travaux pratiques
Il s'enfermait tout' la journée
Au fond d'son atelier
Pour fair' des expériences
Et le soir il rentrait chez nous
Et nous mettait en trans'
En nous racontant tout

Pour fabriquer une bombe " A "
Mes enfants croyez-moi
C'est vraiment de la tarte
La question du détonateur
S'résout en un quart d'heur'
C'est de cell's qu'on écarte
En c'qui concerne la bombe " H "
C'est pas beaucoup plus vach'
Mais un' chos' me tourmente
C'est qu'cell's de ma fabrication
N'ont qu'un rayon d'action
De trois mètres cinquante
Y a quéqu'chos' qui cloch' là-d'dans
J'y retourne immédiat'ment

Il a bossé pendant des jours
Tâchant avec amour
D'améliorer l'modèle
Quand il déjeunait avec nous
Il avalait d'un coup
Sa soupe au vermicelle
On voyait à son air féroce
Qu'il tombait sur un os
Mais on n'osait rien dire
Et pis un soir pendant l'repas
V'là tonton qui soupir'
Et qui s'écrie comm' ça

A mesur' que je deviens vieux
Je m'en aperçois mieux
J'ai le cerveau qui flanche
Soyons sérieux disons le mot
C'est même plus un cerveau

C'est comm' de la sauce blanche
Voilà des mois et des années
Que j'essaye d'augmenter
La portée de ma bombe
Et je n'me suis pas rendu compt'
Que la seul' chos' qui compt'
C'est l'endroit où s'qu'ell' tombe
Y a quéqu'chose qui cloch' là-d'dans,
J'y retourne immédiat'ment

Sachant proche le résultat
Tous les grands chefs d'Etat
Lui ont rendu visite
Il les reçut et s'excusa
De ce que sa cagna
Etait aussi petite
Mais sitôt qu'ils sont tous entrés
Il les a enfermés
En disant soyez sages
Et, quand la bombe a explosé
De tous ces personnages
Il n'en est rien resté

Tonton devant ce résultat
Ne se dégonfla pas
Et joua les andouilles
Au Tribunal on l'a traîné
Et devant les jurés
Le voilà qui bafouille
Messieurs c'est un hasard affreux
Mais je jur' devant Dieu
En mon âme et conscience
Qu'en détruisant tous ces tordus
Je suis bien convaincu
D'avoir servi la France
On était dans l'embarras
Alors on l'condamna
Et puis on l'amnistia
Et l'pays reconnaissant
L'élu immédiat'ment
Chef du gouvernement


Brassens TNP 1966.jpg     GEORGES BRASSENS (1921-1981)

Georges Brassens est né à Sète (Hérault) le 22 octobre 1921 et mort à Saint-Gély-du-Fesc (Hérault) le 29 octobre 1981. C'est est un auteur-compositeur-interprète. Auteur de plus de deux cents chansons — parmi lesquelles Chanson pour l'Auvergnat, La Mauvaise Réputation, Le Gorille, Les Amoureux des bancs publics, Les Copains d'abord, Supplique pour être enterré à la plage de Sète, Les Trompettes de la renommée, etc. — il met également en musique des poèmes de François Villon, Victor Hugo, Paul Verlaine, Francis Jammes, Paul Fort, Antoine Pol, Théodore de Banville, ou encore Louis Aragon. Il reçoit le Grand prix de poésie de l'Académie française en 1967.


LA MAUVAISE RÉPUTATION (1952)

Au village, sans prétention
J'ai mauvaise réputation
Que je me démène ou que je reste coi
Je passe pour un je-ne-sais-quoi
Je ne fais pourtant de tort à personne
En suivant mon chemin de petit bonhomme

Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Tout le monde médit de moi
Sauf les muets, ça va de soi

Le jour du quatorze juillet
Je reste dans mon lit douillet
La musique qui marche au pas
Cela ne me regarde pas
Je ne fais pourtant de tort à personne
En n'écoutant pas le clairon qui sonne

Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Tout le monde me montre au doigt
Sauf les manchots, ça va de soi

Quand j'croise un voleur malchanceux
Poursuivi par un cul-terreux
J'lance la patte et, pourquoi le taire
Le cul-terreux se retrouve par terre
Je ne fais pourtant de tort à personne
En laissant courir les voleurs de pommes

Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Tout le monde se rue sur moi
Sauf les cul-de-jatte, ça va de soi

Pas besoin d'être Jérémie
Pour deviner le sort qui m'est promis
S'ils trouvent une corde à leur goût
Ils me la passeront au cou
Je ne fais pourtant de tort à personne
En suivant les chemins qui ne mènent pas à Rome

Mais les brave gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Tout le monde viendra me voir pendu
Sauf les aveugles, bien entendu


LES TROMPETTES DE LA RENOMÉE (1962)

Je vivais à l'écart de la place publique
Serein, contemplatif, ténébreux, bucolique
Refusant d'acquitter la rançon de la gloire
Sur mon brin de laurier je dormais comme un loir
Les gens de bon conseil ont su me faire comprendre
Qu'à l'homme de la rue, j'avais des comptes à rendre
Et que, sous peine de choir dans un oubli complet
J'devais mettre au grand jour tous mes petits secrets

Trompettes de la renommée
Vous êtes bien mal embouchées

Manquant à la pudeur la plus élémentaire
Dois-je, pour les besoins d'la cause publicitaire
Divulguer avec qui, et dans quelle position
Je plonge dans le stupre et la fornication
Si je publie des noms, combien de Pénélopes
Passeront illico pour de fieffées salopes
Combien de bons amis me regarderont de travers
Combien je recevrai de coups de revolver

Trompettes de la renommée
Vous êtes bien mal embouchées

À toute exhibition, ma nature est rétive
Souffrant d'une modestie quasiment maladive
Je ne fais voir mes organes procréateurs
À personne, excepté mes femmes et mes docteurs
Dois-je, pour défrayer la chronique des scandales
Battre l'tambour avec mes parties génitales
Dois-je les arborer plus ostensiblement
Comme un enfant de chœur porte un saint sacrement

Trompettes de la renommée
Vous êtes bien mal embouchées

Une femme du monde, et qui souvent me laisse
Faire mes quat' voluptés dans ses quartiers d'noblesse
M'a sournoisement passé, sur son divan de soie
Des parasites du plus bas étage qui soit
Sous prétexte de bruit, sous couleur de réclame
Ai-je le droit de ternir l'honneur de cette dame
En criant sur les toits, et sur l'air des lampions
"Madame la marquise m'a foutu des morpions"

Trompettes de la renommée
Vous êtes bien mal embouchées

Le ciel en soit loué, je vis en bonne entente
Avec le Père Duval, la calotte chantante
Lui, le catéchumène, et moi, l'énergumène
Il me laisse dire "Merde", je lui laisse dire "Amen"
En accord avec lui, dois-je écrire dans la presse
Qu'un soir je l'ai surpris aux genoux d'ma maîtresse
Chantant la mélopée d'une voix qui susurre
Tandis qu'elle lui cherchait des poux dans la tonsure

Trompettes de la renommée
Vous êtes bien mal embouchées

Avec qui, ventrebleu faut-il donc que je couche
Pour faire parler un peu la déesse aux cent bouches
Faut-il qu'une femme célèbre, une étoile, une star
Vienne prendre entre mes bras, la place de ma guitare
Pour exciter le peuple et les folliculaires
Qui est-c'qui veut me prêter sa croupe populaire
Qui est-c'qui veut m'laisser faire, in naturalibus
Un petit peu d'alpinisme sur son mont de Vénus

Trompettes de la renommée
Vous êtes bien mal embouchées

Sonneraient-elles plus fort, ces divines trompettes
Si, comme tout un chacun, j'étais un peu tapette
Si je me déhanchais comme une demoiselle
Et prenais tout à coup des allures de gazelle
Mais je ne sache pas qu'ça profite à ces drôles
De jouer le jeu d'l'amour en inversant les rôles
Qu'ça confère à ma gloire une once de plus-value
Le crime pédérastique, aujourd'hui, ne paie plus

Trompettes de la renommée
Vous êtes bien mal embouchées

Après c'tour d'horizon des mille et une recettes
Qui vous valent à coup sûr les honneurs des gazettes
J'aime mieux m'en tenir à ma première façon
Et me gratter le ventre en chantant des chansons
Si le public en veut, je les sors dare-dare
S'il n'en veut pas je les remets dans ma guitare
Refusant d'acquitter la rançon de la gloire
Sur mon brin de laurier je m'endors comme un loir

Trompettes de la renommée
Vous êtes bien mal embouchées


LES COPAINS D'ABORD (1964)

Non, ce n'était pas le radeau
De la Méduse, ce bateau
Qu'on se le dise au fond des ports
Dise au fond des ports
Il naviguait en pèr' peinard
Sur la grand-mare des canards
Et s'app'lait les Copains d'abord
Les Copains d'abord

Ses fluctuat nec mergitur
C'était pas d'la litterature
N'en déplaise aux jeteurs de sort
Aux jeteurs de sort
Son capitaine et ses mat'lots
N'étaient pas des enfants d'salauds
Mais des amis franco de port
Des copains d'abord

C'étaient pas des amis de luxe
Des petits Castor et Pollux
Des gens de Sodome et Gomorrhe
Sodome et Gomorrhe
C'étaient pas des amis choisis
Par Montaigne et La Boetie
Sur le ventre ils se tapaient fort
Les copains d'abord

C'étaient pas des anges non plus
L'Évangile, ils l'avaient pas lu
Mais ils s'aimaient tout's voil's dehors
Tout's voil's dehors
Jean, Pierre, Paul et compagnie
C'était leur seule litanie
Leur Credo, leur Confiteor
Aux copains d'abord

Au moindre coup de Trafalgar
C'est l'amitié qui prenait l'quart
C'est elle qui leur montrait le nord
Leur montrait le nord
Et quand ils étaient en détresse
Qu'leurs bras lancaient des S.O.S.
On aurait dit les sémaphores
Les copains d'abord

Au rendez-vous des bons copains
Y avait pas souvent de lapins
Quand l'un d'entre eux manquait a bord
C'est qu'il était mort
Oui, mais jamais, au grand jamais
Son trou dans l'eau n'se refermait
Cent ans après, coquin de sort
Il manquait encore

Des bateaux j'en ai pris beaucoup
Mais le seul qu'ait tenu le coup
Qui n'ai jamais viré de bord
Mais viré de bord
Naviguait en père peinard
Sur la grand-mare des canards
Et s'app'lait les Copains d'abord
Les Copains d'abord

Des bateaux j'en ai pris beaucoup
Mais le seul qu'ait tenu le coup
Qui n'ai jamais viré de bord
Mais viré de bord
Naviguait en père peinard
Sur la grand-mare des canards
Et s'app'lait les Copains d'abord
Les Copains d'abord


https://file1.closermag.fr/var/closermag/storage/images/1/2/9/1/5/12915033/yves-montand.jpg?alias=original     YVES MONTAND (1921-1991)

Yves Montand, nom de scène d'Ivo Livi, né le 13 octobre 1921 à Monsummano Terme (Italie) et mort le 9 novembre 1991 à Senlis (France), est un chanteur et acteur d'origine italienne, naturalisé en 1929. Issu d'une famille ayant fui l'Italie fasciste, le jeune Ivo Livi grandit à Marseille et se passionne pour le cinéma, notamment pour les comédies musicales américaines, admirant Fred Astaire et ses numéros de claquettes. D'abord dans les cabarets marseillais, puis dans des salles et en tournée, grâce à son producteur Emile Audiffred, il se fait un nom dans la chanson et finit par monter à Paris après la guerre. Grâce au soutien d'Édith Piaf, il devient une vedette du music-hall français, avec des chansons comme Les Feuilles mortes, C'est si bon, Mais qu’est-ce que j’ai ?, Rien dans les mains, rien dans les poches ou encore La Bicyclette.


LES FEUILLES MORTES (1945)

Oh, je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis
En ce temps-là la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois, je n'ai pas oublié
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Les souvenirs et les regrets aussi

Et le vent du Nord les emporte
Dans la nuit froide de l'oubli
Tu vois, je n'ai pas oublié
La chanson que tu me chantais

C'est une chanson qui nous ressemble
Toi tu m'aimais, et je t'aimais
Nous vivions tous les deux ensemble
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais

Mais la vie sépare ceux qui s'aiment
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis


La, la, la, la
La, la, la, la
La, la, la, la
La, la, la, la
La, la, la, la
La, la, la, la
La, la, la, la
La, la, la, la

Mais la vie sépare ceux qui s'aiment
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis



Les 20 meilleures paroles de Boby Lapointe en 2020 – GreatSong     BOBY LAPOINTE (1921-1972)

Robert Lapointe, dit Boby Lapointe, est un auteur-compositeur-interprète, né le 16 avril 19221 à Pézenas (Hérault) et mort le 29 juin 1972 dans la même ville. Il est surtout connu pour ses chansons parsemées de calembours, de contrepèteries, d'allitérations et de paronomases.


AVANIE ET FRAMBOISE (1960)

Elle s'appelait Françoise,
Mais on l'appelait Framboise!
Une idée de l'adjudant
Qui en avait très peu, pourtant,
(Des idées)...
Elle nous servait à boire
Dans un bled du Maine-et-Loire;
Mais ce n'était pas Madelon...
Elle avait un autre nom,
Et puis d'abord pas question
De lui prendre le menton...
D'ailleurs elle était d'Antibes!
Quelle avanie!
Avanie et Framboise
Sont les mamelles du Destin!
Pour sûr qu'elle était d'Antibes!
C'est plus près que les Caraïbes,
C'est plus près que Caracas.
Est-ce plus loin que Pézenas?
Je n'sais pas:
Et tout en étant Française,
L'était tout de même Antibaise:
Et bien qu'elle soit Française,
Et, malgré ses yeux de braise,
Ça ne me mettait pas à l'aise
De la savoir Antibaise,
Moi qui serais plutôt pour...
Quelle avanie...
Avanie et Framboise
Sont les mamelles du Destin!
Elle avait peu d'avantages:
Pour en avoir d'avantage,
Elle s'en fit rajouter
A l'institut de beauté
(Ah - ahah!)

On peut, dans le Maine-et-Loire,
S'offrir de beaux seins en poire...
L'y a à l'institut d'Angers
Qui opère sans danger:
Des plus jeunes aux plus âgés,
On peut presque tout changer,
Excepté ce qu'on ne peut pas...
Quelle avanie...

Boby Lapointe interprète sa chanson dans le film Tirez sur le pianiste de François Truffaut (1932-1984) en 1960.

Avanie et Framboise
Sont les mamelles du Destin!
"Davantage d'avantages,
Avantagent d'avantage"
Lui dis-je, quand elle revint
Avec ses seins Angevins...
(Deux fois dix!)
"Permets donc que je lutine
Cette poitrine angevine..."
Mais elle m'a échappé,
A pris du champ dans le pré
Et je n'ai pas couru après...
Je ne voulais pas attraper
Une Angevine de poitrine!
Moralité:
Avanie et mamelles
Sont les framboises du Destin!


Décédé le 14 juin 1994, il y a 26 ans Mouloudji a connu la censure en  chantant « Le déserteur » - micheldandelot1     MARCEL MOULOUDJI (1922-1994)

Marcel Mouloudji, né le 16 septembre 1922 dans le 4e arrondissement de Paris et mort le 14 juin 1994 à Neuilly-sur-Seine est un chanteur, auteur-compositeur-interprète, peintre et acteur. Ses chansons, tour à tour engagées et sentimentales, évoquent l'amour, la guerre, la nostalgie entre tristesse et solitude. Il a notamment interprété des textes de poètes tels que Boris Vian, Louis Aragon et Philippe Pauletto.


LE DÉSERTEUR (1954)

Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter

Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé

Demain de bon matin
Je fermerai ma porte

Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins

Je mendierai ma vie

Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes

Et qu'ils pourront tirer.


Serge Reggiani - Quelle est sa taille ?      SERGE REGGIANI (1922-2004)

Sergio Reggiani, dit en français Serge Reggiani, né le 2 mai 1922 à Reggio d'Émilie (Italie)1 et mort le 22 juillet 2004 à Boulogne-Billancourt (France)2, est un acteur et un chanteur d'origine italienne. Venu du théâtre, il tourne au cinéma sous la direction de plusieurs générations de réalisateurs et s'impose comme une figure marquante du cinéma français. Venu tardivement à la chanson (à 42 ans), il est considéré comme l'un des grands interprètes de la chanson française. Exigeant dans le choix des auteurs, il chante aussi bien Baudelaire que Moustaki, ou encore Rimbaud, Dabadie ou Vian. Dans les années 1980, il se découvre une passion tardive pour la peinture, ce qui l'amène, en 1991, à exposer pour la première fois. Durant cette décennie, il publie également deux ouvrages autobiographiques.


BARBARA (1946)

Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie

Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même

Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras

Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas

Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sur la mer
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant

Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien


LES LOUPS SONT ENTRÉS DANS PARIS (1967)

Les hommes avaient perdu le goût
De vivre, et se foutaient de tout
Leurs mères, leurs frangins, leurs nanas
Pour eux c´était qu´du cinéma
Le ciel redevenait sauvage,
Le béton bouffait l´paysage... d'alors

Les loups, ououh! ououououh!
Les loups étaient loin de Paris
En Croatie, en Germanie

Les loups étaient loin de Paris
J´aimais ton rire, charmante Elvire
Les loups étaient loin de Paris.

Mais ça fait cinquante lieues
Dans une nuit à queue leu leu
Dès que ça flaire une ripaille
De morts sur un champ de bataille
Dès que la peur hante les rues
Les loups s´en viennent la nuit venue... alors

Les loups, ououh! ououououh!
Les loups ont regardé vers Paris
De Croatie, de Germanie
Les loups ont regardé vers Paris
Cessez de rire, charmante Elvire
Les loups regardent vers Paris.

Et v´là qu´il fit un rude hiver
Cent congestions en fait divers
Volets clos, on claquait des dents
Même dans les beaux arrondissements
Et personne n´osait plus le soir
Affronter la neige des boulevards... alors

Des loups ououh! ououououh!
Des loups sont entrés dans Paris
L´un par Issy, l´autre par Ivry
Deux loups sont entrés dans Paris
Cessez de rire, charmante Elvire
Deux loups sont entrés dans Paris.

Le premier n´avait plus qu´un œil
C´était un vieux mâle de Krivoï
Il installa ses dix femelles
Dans le maigre square de Grenelle
Et nourrit ses deux cents petits
Avec les enfants de Passy... alors

Cent loups, ououh! ououououh!
Cent loups sont entrés dans Paris
Soit par Issy, soit par Ivry
Cent loups sont entrés dans Paris
Cessez de rire, charmante Elvire
Cent loups sont entrés dans Paris.

Le deuxième n´avait que trois pattes
C´était un loup gris des Carpates
Qu´on appelait Carêm´-Prenant
Il fit faire gras à ses enfants
Et leur offrit six ministères
Et tous les gardiens des fourrières... alors

Les loups ououh! ououououh!
Les loups ont envahi Paris
Soit par Issy, soit par Ivry
Les loups ont envahi Paris
Cessez de rire, charmante Elvire
Les loups ont envahi Paris.

Attirés par l´odeur du sang
Il en vint des mille et des cents
Faire carouss´, liesse et bombance
Dans ce foutu pays de France
Jusqu´à c´que les hommes aient retrouvé
L´amour et la fraternité.... alors

Les loups ououh! ououououh!
Les loups sont sortis de Paris
Soit par Issy, soit par Ivry
Les loups sont sortis de Paris
J'aime ton rire, charmante Elvire
Les loups sont sortis de Paris
J´aime ton rire, charmante Elvire
Les loups sont sortis de Paris...


Vidéo - Charles Aznavour : ce que ses fils ont découvert dans une pièce  secrète : Femme Actuelle Le MAG     CHARLES AZNAVOUR (1924-2018)

Charles Aznavour (en arménien : Շառլ Ազնաւուր), né sous le nom de Shahnourh Vaghinag Aznavourian (en arménien : Շահնուր Վաղինակ Ազնաւուրեան) le 22 mai 1924 à Paris et mort le 1er octobre 2018 à Mouriès (Bouches-du-Rhône), est un auteur-compositeur-interprète, acteur et écrivain franco-arménien. Au cours de sa carrière musicale, commencée dans les années 1940, il a enregistré près de mille deux cents chansons1 interprétées en plusieurs langues : en français, anglais, italien, espagnol, allemand, arménien (Yes kou rimet'n tchim kidi), napolitain (Napule amica mia), russe et sur la fin de sa carrière en kabyle. Il a écrit ou coécrit plus de mille chansons, que ce soit pour lui-même ou d'autres artistes. Il est l'un des chanteurs français les plus connus en dehors du monde francophone, décrit comme « la divinité de la pop française » par le critique musical américain Stephen Holden. En parallèle de son parcours musical, Charles Aznavour mène une carrière d'acteur, apparaissant dans soixante-trois longs métrages ainsi que dans des téléfilms.
Sans renier sa culture française, il représente l'Arménie dans plusieurs instances diplomatiques internationales à partir de 1995a et obtient la nationalité arménienne en 2008.


J'ME VOYAIS DÉJA (1960)

À dix-huit ans j'ai quitté ma province
Bien décidé à empoigner la vie
Le cœur léger et le bagage mince
J'étais certain de conquérir Paris

Chez le tailleur le plus chic j'ai fait faire
Ce complet bleu qu'était du dernier cri
Les photos, les chansons et les orchestrations
Ont eu raison de mes économies

Je m'voyais déjà en haut de l'affiche
En dix fois plus gros que n'importe qui mon nom s'étalait
Je m'voyais déjà adulé et riche
Signant mes photos aux admirateurs qui se bousculaient

J'étais le plus grand des grands fantaisistes
Faisant un succès si fort que les gens m'acclamaient debout
Je m'voyais déjà cherchant dans ma liste
Celle qui le soir pourrait par faveur se pendre à mon cou

Mes traits ont vieilli, bien sûr, sous mon maquillage
Mais la voix est là, le geste est précis et j'ai du ressort
Mon cœur s'est aigri un peu en prenant de l'âge
Mais j'ai des idées, j'connais mon métier et j'y crois encore

Rien que sous mes pieds de sentir la scène
De voir devant moi un public assis, j'ai le cœur battant
On m'a pas aidé, je n'ai pas eu de veine
Mais au fond de moi, je suis sûr au moins que j'ai du talent

Mon complet bleu, y a trente ans que j'le porte
Et mes chansons ne font rire que moi
J'cours le cachet, je fais du porte à porte
Pour subsister je fais n'importe quoi

Je n'ai connu que des succès faciles
Des trains de nuit et des filles à soldats
Les minables cachets, les valises à porter
Les p'tits meublés et les maigres repas

Je m'voyais déjà en photographie
Au bras d'une star l'hiver dans la neige, l'été au soleil
Je m'voyais déjà racontant ma vie
L'air désabusé à des débutants friands de conseils

J'ouvrais calmement les soirs de première
Mille télégrammes de ce Tout-Paris qui nous fait si peur
Et mourant de trac devant ce parterre
Entré sur la scène sous les ovations et les projecteurs

J'ai tout essayé pourtant pour sortir du nombre
J'ai chanté l'amour, j'ai fait du comique et de la fantaisie
Si tout a raté pour moi, si je suis dans l'ombre
Ce n'est pas ma faute mais celle du public qui n'a rien compris

On ne m'a jamais accordé ma chance
D'autres ont réussi avec peu de voix et beaucoup d'argent
Moi j'étais trop pur ou trop en avance
Mais un jour viendra je leur montrerai que j'ai du talent


LA BOHÈME (1965)

Je vous parle d'un temps
Que les moins de vingt ans
Ne peuvent pas connaître
Montmartre en ce temps-là
Accrochait ses lilas
Jusque sous nos fenêtres
Et si l'humble garni
Qui nous servait de nid
Ne payait pas de mine
C'est là qu'on s'est connu
Moi qui criait famine
Et toi qui posais nue

La bohème, la bohème
Ça voulait dire
On est heureux
La bohème, la bohème
Nous ne mangions qu'un jour sur deux

Dans les cafés voisins
Nous étions quelques-uns
Qui attendions la gloire
Et bien que miséreux
Avec le ventre creux
Nous ne cessions d'y croire
Et quand quelque bistro
Contre un bon repas chaud
Nous prenait une toile
Nous récitions des vers
Groupés autour du poêle
En oubliant l'hiver

La bohème, la bohème
Ça voulait dire
Tu es jolie
La bohème, la bohème
Et nous avions tous du génie

Souvent il m'arrivait
Devant mon chevalet
De passer des nuits blanches
Retouchant le dessin
De la ligne d'un sein
du galbe d'une hanche
Et ce n'est qu'au matin
Qu'on s'asseyait enfin
Devant un café-crème
Épuisés mais ravis
Fallait-il que l'on s'aime
Et qu'on aime la vie

La bohème, la bohème
Ça voulait dire
On a vingt ans
La bohème, la bohème
Et nous vivions de l'air du temps

Quand au hasard des jours
Je m'en vais faire un tour
À mon ancienne adresse
Je ne reconnais plus
Ni les murs, ni les rues
Qui ont vu ma jeunesse
En haut d'un escalier
Je cherche l'atelier
Dont plus rien ne subsiste
Dans son nouveau décor
Montmartre semble triste
Et les lilas sont morts

La bohème, la bohème
On était jeunes
On était fous
La bohème, la bohème
Ça ne veut plus rien dire du tout


EMMENEZ-MOI (1967)

Vers les docks où le poids et l'ennui
Me courbent le dos
Ils arrivent le ventre alourdi
De fruits les bateaux

Ils viennent du bout du monde
Apportant avec eux
Des idées vagabondes
Aux reflets de ciels bleus
De mirages

Traînant un parfum poivré
De pays inconnus
Et d'éternels étés
Où l'on vit presque nus
Sur les plages

Moi qui n'ai connu toute ma vie
Que le ciel du nord
J'aimerais débarbouiller ce gris
En virant de bord

Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil

Dans les bars à la tombée du jour
Avec les marins
Quand on parle de filles et d'amour
Un verre à la main

Je perds la notion des choses
Et soudain ma pensée
M'enlève et me dépose
Un merveilleux été
Sur la grève

Où je vois tendant les bras
L'amour qui comme un fou
Court au devant de moi
Et je me pends au cou
De mon rêve

Quand les bars ferment, que les marins
Rejoignent leur bord
Moi je rêve encore jusqu'au matin
Debout sur le port

Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil

Un beau jour sur un rafiot craquant
De la coque au pont
Pour partir je travaillerais dans
La soute à charbon

Prenant la route qui mène
A mes rêves d'enfant
Sur des îles lointaines
Où rien n'est important
Que de vivre

Où les filles alanguies
Vous ravissent le c? ur
En tressant m'a t'on dit
De ces colliers de fleurs
Qui enivrent

Je fuirais laissant là mon passé
Sans aucun remords
Sans bagage et le c? ur libéré
En chantant très fort

Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil...


Jean-Claude Pascal est mort à 64 ans     JEAN-CLAUDE PASCAL (1927-1992)

Jean-Claude Villeminot, dit Jean-Claude Pascal, né le 24 octobre 1927, à Paris et mort le 5 mai 1992, à Clichy, est un acteur, chanteur et écrivain.  
En 1944, à l'âge de 17 ans, il s'engage dans la Deuxième division blindée et reçoit la Croix de guerre. Après avoir été un temps styliste de mode, il fait ses débuts en 1949 dans le cinéma, où il incarne des rôles de séducteur. Dans les années 1950, il est l'un des acteurs de cinéma les plus appréciés du public français. Il entame également, en 1955, une carrière de chanteur de charme. Il remporte le Concours Eurovision de la chanson pour le Luxembourg, en 1961, grâce à la chanson Nous les amoureux. Au début des années 1980, il se reconvertit en écrivain et en historien, publiant romans noirs et romans historiques, ainsi que ses mémoires.


NOUS LES AMOUREUX (1961)

Nous, les amoureux
Nous les a-mou-reux
On vou-drait nous sé-pa-rer
On vou-drait nous em-pê-cher d'être heu-reux
Nous les a-mou-reux
Il pa-raît que c'est l'en-fer
Qui nous guette ou bien le fer
Et le feu
C'est vrai, les im-bé-ciles et les mé-chants
Nous font du mal nous jouent des tours
Pour-tant rien n'est plus é-vi-dent
Que l'a-mour
Nous les a-mou-reux
Nous ne pou-vons rien contre eux
Ils sont mille et l'on est deux
Les a-mou-reux
Mais l'heu-re va son-ner
Des nuits moins dif-fi-ciles
Et je pour-rai l'ai-mer
Sans qu'on en parl' en ville
C'est pro-mis
C'est é-crit
Nous les a-mou-reux

Le so-leil bril-le pour nous
Et l'on dort sur les ge-noux du Bon Dieu
Nous les a-mou-reux
Il nous a don-né le droit
Au bon-heur et à la joie
D'ê-tre deux
A-lors les sans a-mour, les mal-ai-més,
Il fau-dra bien nous ac-quit-ter
Vous qui n'a-vez ja-mais é-té
Con-dam-nés
Nous les a-mou-reux
Nous al-lons vi-vre sans vous
Car le ciel est a-vec
Nous les a-mou-reux


https://static1.purepeople.com/articles/7/35/06/87/@/5017112-gilbert-becaud-portrait-950x0-4.jpg     GILBERT BÉCAUD (1927-2001)

Gilbert Bécaud Écouter, né François Silly1 le 24 octobre 1927 à Toulon et mort le 18 décembre 2001 à Boulogne-Billancourt, est un chanteur, compositeur et pianiste. .
Au cours de sa carrière, il se produit trente et une fois sur la scène de l'Olympia, où il gagne son surnom de « Monsieur 100 000 volts » en raison de son sens du swing, du fait des passions qu'il soulevait dans son sillage et de ses fans qui, souvent, à ses débuts, cassaient par enthousiasme les fauteuils. Il laisse l'image d'un homme énergique, toujours en mouvement. Sa cravate à pois, ses quelque quatre cents chansons et sa main sur l'oreille (pour être sûr de chanter juste), sont d’autres images spécifiques qui ont marqué les esprits.
Mes mains, Nathalie, Le Jour où la pluie viendra et Et maintenant s'inscrivent parmi les grandes chansons de l'artiste.


ET MAINTENANT (1961)

Et maintenant que vais-je faire
De tout ce temps que sera ma vie
De tous ces gens qui m'indiffèrent
Maintenant que tu es partie

Toutes ces nuits, pourquoi, pour qui
Et ce matin qui revient pour rien
Ce cœur qui bat, pour qui, pourquoi
Qui bat trop fort, trop fort

Et maintenant que vais-je faire
Je vais en rire pour ne plus pleurer
Je vais brûler des nuits entières
Au matin, au matin je te haïrai

Et puis un soir dans mon miroir
Je verrai bien la fin du chemin
Pas une fleur et pas de pleurs
Au moment de l'adieu

Je n'ai vraiment plus rien à faire
Je n'ai vraiment plus rien


NATHALIE (1964)

La place Rouge était vide
Devant moi marchait Nathalie
Il avait un joli nom, mon guide
Nathalie

La place Rouge était blanche
La neige faisait un tapis
Et je suivais par ce froid dimanche
Nathalie

Elle parlait en phrases sobres
De la révolution d'octobre
Je pensais déjà
Qu'après le tombeau de Lénine
On irait au café Pouchkine
Boire un chocolat

La place Rouge était vide
J'ai pris son bras, elle a souri
Il avait des cheveux blonds, mon guide
Nathalie, Nathalie

Dans sa chambre à l'université
Une bande d'étudiants
L'attendait impatiemment
On a ri, on a beaucoup parlé
Ils voulaient tout savoir
Nathalie traduisait

Moscou, les plaines d'Ukraine
Et les Champs-Élysées
On a tout mélangé
Et l'on a chanté

Et puis ils ont débouché
En riant a l'avance
Du champagne de France
Et l'on a dansé

Et quand la chambre fut vide
Tous les amis étaient partis
Je suis resté seul avec mon guide
Nathalie

Plus question de phrases sobres
Ni de révolution d'octobre
On n'en était plus là
Fini le tombeau de Lénine
Le chocolat de chez Pouchkine
C'est, c'était loin déjà

Que ma vie me semble vide
Mais je sais qu'un jour à Paris
C'est moi qui lui servirai de guide
Nathalie, Nathalie


L'IMPORTANT, C'EST LA ROSE (1967)

Toi qui marches dans le vent
Seul dans la trop grande ville
Avec le cafard tranquille du passant
Toi qu'elle a laissé tomber
Pour courir vers d'autres lunes
Pour courir d'autres fortunes
L'important

L'important c'est la rose
L'important c'est la rose
L'important c'est la rose
Crois-moi

Toi qui cherches quelque argent
Pour te boucler la semaine
Dans la ville tu promènes ton ballant
Cascadeur, soleil couchant
Tu passes devant les banques
Si tu n'es que saltimbanque
L'important

L'important c'est la rose
L'important c'est la rose
L'important c'est la rose
Crois-moi

Toi, petit, que tes parents
Ont laissé seul sur la terre
Petit oiseau sans lumière, sans printemps
Dans ta veste de drap blanc
Il fait froid comme en Bohème
T'as le coeur comme en carême
Et pourtant

L'important


Philippe Clay : albums, chansons, playlists | À écouter sur Deezer     PHILIPPE CLAY (1927-2007)

Philippe Mathevet, dit Philippe Clay, est un chanteur et acteur né dans le 14e arrondissement de Paris le 7 mars 1927 et mort à Issy-les-Moulineaux le 13 décembre 2007 d'une crise cardiaque.


LA CHANSON DE CLOPIN (1957)

Je suis né avec des yeux d'ange
Et des fossettes au creux des joues
J'ai perdu mes joues et mes langes
Et j'ai cassé tous mes joujoux
Je m'suis regardé dans une glace
Et j'ai vu que j'avais rêvé
Je m'suis dit: faudra bien qu' j'm'y fasse
Tout finira par arriver.

Et je m'en vais clopin-clopant
Dans le soleil et dans le vent
De temps en temps le coeur chancelle
Y'a des souv'nirs qui s'amoncellent
Et je m'en vais clopin-clopant
En promenant mon coeur d'enfant
Comme s'envole une hirondelle
La vie s'enfuit à tire-d'aile
Et ça fait mal aux coeurs d'enfants
Qui s'en vont seuls, clopin-clopant.

Tout l'bonheur qu'on a vu naître
Tes lèvres douces, parfum de miel
Nos deux fronts contre la fenêtre
Nos regards perdus dans le ciel
.

Le train noir hurlant dans la gare
Le monstrueux désert des rues
Tes mots d'adieu, tes mots bizarres
Depuis six mois, tu n'écris plus..

Et je m'en vais clopin-clopant
Dans le soleil et dans le vent
De temps en temps le coeur chancelle
Y'a des souv'nirs qui s'amoncellent
Et je m'en vais clopin-clopant
En promenant mon coeur d'enfant
Comme s'envole une hirondelle
La vie s'enfuit à tire-d'aile
Et ça fait mal aux coeurs d'enfants
Qui s'en vont seuls, clopin-clopant.


Juliette Gréco - AlloCiné      JULIETTE GRECO (1927-2020)

Juliette Gréco, née le 7 février 1927 à Montpellier et morte le 23 septembre 2020 à Ramatuelle est une chanteuse et actrice. Figure emblématique de la chanson française à textes avec une carrière s’étalant sur sept décennies, elle est notamment célèbre pour avoir été l'interprète d'auteurs tels que Raymond Queneau, Jacques Prévert, Léo Ferré, Boris Vian et Serge Gainsbourg.


SI TU T'IMAGINES (1948)

Si tu t'imagines, si tu t'imagines
Fillette, fillette, si tu t'imagines
Qu' ça va, qu' ça va, qu' ça va durer toujours
La saison des za, la saison des za
Saison des amours, ce que tu te goures
Fillette, fillette, ce que tu te goures

Si tu crois, petite, si tu crois, hum hum!
Que ton teint de rose, ta taille de guêpe
Tes mignons biceps, tes ongles d'émail
Ta cuisse de nymphe et ton pied léger
Si tu crois qu' ça va, qu' ça va, qu' ça
Va durer toujours, ce que tu te goures
Fillette, fillette, ce que tu te goures

Les beaux jours s'en vont
Les beaux jours de fête
Soleils et planètes
Tournent tous en rond

Mais toi, ma petite, tu marches tout droit
Vers c' que tu vois pas
Très sournois s'approchent
La ride véloce, la pesante graisse
Le menton triple et le muscle avachi

Allons, cueille les roses, les roses
Roses de la vie, roses de la vie
Et que leurs pétales soient la mer étale
De tous les bonheurs, de tous les bonheurs
Allons, cueille, cueille
Si tu le fais pas, ce que tu te goures
Fillette fillette, ce que tu te goures

La la la

UN PETIT POISSON, UN PETIT OISEAU (1966)

Un petit poisson, un petit oiseau
S'aimaient d'amour tendre
Mais comment s'y prendre
Quand on est dans l'eau

Un petit poisson, un petit oiseau
S'aimaient d'amour tendre
Mais comment s'y prendre
Quand on est dans l'eau

Un petit poisson, un petit oiseau
S'aimaient d'amour tendre
Mais comment s'y prendre
Quand on est là-haut

Quand on est là-haut
Perdu aux creux des nuages
On regarde en bas pour voir
Son amour qui nage

Et l'on voudrait bien changer
Ses ailes en nageoires
Les arbres en plongeoir
Le ciel en baignoire

Un petit poisson, un petit oiseau
S'aimaient d'amour tendre
Mais comment s'y prendre
Quand on est là-haut

Un petit poisson, un petit oiseau
S'aimaient d'amour tendre
Mais comment s'y prendre
Quand on est dans l'eau

Quand on est dans l'eau
On veut que vienne l'orage
Qui apporterait du ciel
Bien plus qu'un message
Qui pourrait d'un coup

Changer au cours du voyage
Des plumes en écailles
Des ailes en chandail
Des algues en paille

Un petit poisson, un petit oiseau
S'aimaient d'amour tendre
Mais comment s'y prendre
Quand on est dans l'eau

Un petit poisson, un petit oiseau
S'aimaient d'amour tendre
Mais comment s'y prendre
Quand on est là-haut


Jeanne Moreau - AlloCiné      JEANNE MOREAU (1928-2017)

Jeanne Moreau est une actrice, chanteuse et réalisatrice née le 23 janvier 1928 à Paris où elle est morte le 31 juillet 2017. Elle a joué dans plus de cent trente films — dont Ascenseur pour l'échafaud, Les Amants, Moderato cantabile, Jules et Jim, Eva, Le Journal d'une femme de chambre, Viva Maria !, La mariée était en noir, La Vieille qui marchait dans la mer... — sous la direction de grands réalisateurs comme Luis Buñuel, Theo Angelopoulos, Wim Wenders, Rainer Werner Fassbinder, Michelangelo Antonioni, Manoel de Oliveira, Joseph Losey, Orson Welles, Elia Kazan, Jacques Becker, François Truffaut, Louis Malle, Jacques Demy, Jean Renoir, Marguerite Duras, Agnès Varda...


J'AI LE MÉMOIRE QUI FLANCHE (1963)

J'ai la mémoire qui flanche
J'me souviens plus très bien
Comme il était très musicien
Il jouait beaucoup des mains
Tout entre nous a commencé
Par un très long baiser
Sur la veine bleutée du poignet
Un long baiser sans fin

J'ai la mémoire qui flanche
J'me souviens plus très bien
Quel pouvait être son prénom
Et quel était son nom
Il s'appelait, je l'appelais
Comment l'appelait-t'on?
Pourtant ç'est fou ce que j'aimais
L'appeler par son nom

J'ai la mémoire qui flanche
J'me souviens plus très bien
De quel couleur étaient ses yeux?
J'crois pas qu'ils étaient bleus
Étaient-ils verts, étaient-ils gris?
Étaient-ils vert de gris?
Ou changeaient-ils tout le temps de couleur
Pour un non pour un oui?

J'ai la mémoire qui flanche
J'me souviens plus très bien
Habitait-il ce vieil hôtel
Bourré de musiciens
Pendant qu'il me, pendant que je
Pendant qu'on faisait la fête
Tous ces saxos, ces clarinettes
Qui me tournaient la tête

J'ai la mémoire qui flanche
J'me souviens plus très bien
Lequel de nous deux s'est lassé
De l'autre le premier?
Était-ce moi? Était-ce lui?
Était-ce donc moi ou lui?
Tout ce que je sais c'est que depuis
Je n'sais plus qui je suis

J'ai la mémoire qui flanche
J'me souviens plus très bien
Voilà qu'après toutes ces nuits blanches
Il me reste plus rien
Rien qu'un p'tit air qu'il sifflotait
Chaque jour en se rasant
Pa dou dou di dou da dou di
Dou dou di dou di dou, ah
Padoubidoubidoubaba, baboubiboubibouda
Pabadabadoubabibouba, parapadabibouba


 

https://static1.purepeople.com/articles/2/38/00/42/@/5485964-archives-serge-gainsbourg-dans-les-cou-amp_article_image_big-2.jpg     SERGE GAINSBOURG (1928-1991)

Serge Gainsbourg, nom de scène de Lucien Ginsburg, né le 2 avril 1928 à Paris et mort le 2 mars 1991 dans cette même ville, est un auteur-compositeur-interprète, et accessoirement, poète, pianiste, artiste peintre, scénariste, metteur en scène, écrivain, acteur et cinéaste. Il accède à la notoriété en tant qu'auteur-compositeur-interprète, abordant de nombreux styles musicaux. Il s'essaie également au cinéma et à la littérature, réalise plusieurs films et vidéo-clips et compose plus de quarante musiques de films. Au milieu des années 1950, il utilise les pseudonymes Julien Gris puis Julien Grix avant de choisir Serge Gainsbourg comme nom d'artiste. Dans les années 1980, il s'invente aussi un alter ego appelé Gainsbarre.


LE POINÇONNEUR DES LILAS (1958)

Je suis le poinçonneur des Lilas
Le gars qu'on croise et qu'on ne regarde pas
Y a pas de soleil sous la terre
Drôle de croisière
Pour tuer l'ennui j'ai dans ma veste
Les extraits du Reader Digest

Et dans ce bouquin y a écrit
Que des gars se la coulent douce à Miami
Pendant ce temps que je fais le zouave
Au fond de la cave
Paraît que y a pas de sot métier
Moi je fais des trous dans des billets

Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous
Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous
Des trous de seconde classe
Des trous de première classe
Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous
Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous
Des petits trous, des petits trous
Des petits trous, des petits trous

Je suis le poinçonneur des Lilas
Pour Invalides changez à Opéra
Je vis au cœur de la planète
J'ai dans la tête
Un carnaval de confettis
J'en amène jusque dans mon lit

Et sous mon ciel de faïence
Je ne vois briller que les correspondances
Parfois je rêve je divague
Je vois des vagues
Et dans la brume au bout du quai
Je vois un bateau qui vient me chercher

Pour me sortir de ce trou où je fais des trous
Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous
Mais le bateau se taille
Et je vois que je déraille
Et je reste dans mon trou à faire des petits trous
Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous
Des petits trous, des petits trous
Des petits trous, des petits trous

Je suis le poinçonneur des Lilas
Arts-et-Métiers direct par Levallois
J'en ai marre, j'en ai ma claque
De ce cloaque
Je voudrais jouer la fille de l'air
Laisser ma casquette au vestiaire

Un jour viendra j'en suis sûr
Où je pourrais m'évader dans la nature
Je partirai sur la grand route
Et coûte que coûte
Et si pour moi il n'est plus temps
Je partirai les pieds devant

Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous
Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous
Y a de quoi devenir dingue
De quoi prendre un flingue
Se faire un trou, un petit trou, un dernier petit trou
Un petit trou, un petit trou, un dernier petit trou
Et on me mettra dans un grand trou
Où je n'entendrai plus parler de trou, plus jamais de trou
De petits trous, de petits trous, de petits trous


LA JAVANAISE

J'avoue j'en ai bavé pas vous
Mon amour
Avant d'avoir eu vent de vous
Mon amour
Ne vous déplaise
En dansant la Javanaise
Nous nous aimions
Le temps d'une
Chanson

À votre avis qu'avons-nous vu
De l'amour?
De vous à moi vous m'avez eu
Mon amour
Ne vous déplaise
En dansant la Javanaise
Nous nous aimions
Le temps d'une
Chanson

Hélas avril en vain me voue
À l'amour
J'avais envie de voir en vous
Cet amour
Ne vous déplaise
En dansant la Javanaise
Nous nous aimions
Le temps d'une
Chanson

La vie ne vaut d'être vécue
Sans amour
Mais c'est vous qui l'avez voulu
Mon amour
Ne vous déplaise
En dansant la Javanaise
Nous nous aimions
Le temps d'une
Chanson


JE T'AIME MOI NON PLUS (1969)

Je t'aime, je t'aime, oh, oui je t'aime
Moi non plus
Oh, mon amour
Comme la vague
Irrésolue

Je vais, je vais et je viens
Entre tes reins
Je vais et je viens
Entre tes reins
Et je me retiens

Je t'aime, je t'aime, oh, oui je t'aime
Moi non plus
Oh mon amour
Tu es la vague
Moi l'île nue

Tu vas, tu vas et tu viens
Entre mes reins
Tu vas et tu viens
Entre mes reins
Et je te rejoins

Je t'aime, je t'aime, oh, oui je t'aime
Moi non plus
Oh mon amour
Comme la vague
Irrésolue

Je vais, je vais et je viens
Entre tes reins
Je vais et je viens
Entre tes reins
Et je me retiens

Tu vas, tu vas et tu viens
Entre mes reins
Tu vas et tu viens
Entre mes reins
Et je te rejoins

Je t'aime, je t'aime, oh, oui je t'aime
Moi non plus
Oh mon amour
L'amour physique
Est sans issue
Je vais, je vais et je viens
Entre tes reins
Je vais et je viens
Je me retiens
Non, maintenant viens


L'HOMME A TÊTE DE CHOU (1976)

Je suis l'homme a tête de chou
Moitie légume et moitie mec
Pour les beaux yeux de Marilou
Je suis aller porter au clou ma Remington
Et puis mon break
J’étais a fond de cale a bout de nerfs,
J'avais plus un kopek

Du jour ou je me mis avec elle
J'perdis a peu prés tout
Mon job,la feuille de chou a scandale
Qui me donnait le beefsteack

J’étais fini,foutu, échec et mat aux yeux de Marilou
Qui me traitait comme un blanc-bec
Et me rendais a moitié coucou

Ah non tu peux pas savoir mec,
Il lui fallait discothèque
et bouffer au Kangourou club
Alors je signais des chèques sans provisions
J’étais fou,fou

A la fin j'y fis le caillou
Comme un melon, une pastèque
mais,moment! je vais pas
tout déballer comme ça aussi sec

Quoi moi, l'aimer encore? des clous
Qui et ou suis-je ?
Chou ici ou dans la blanche écume
Varech sur la plage de Malibu


NO COMMENT

Si j'ai quoi affirmatif et quoi d'autre no comment
Si je baise affirmatif quoi des noms no comment
Des salopes affirmatif des actrices no comment
Des gamines affirmatif de quel âge ooh ooh ooh

Si j'ai quoi affirmatif et quoi d'autre no comment
Si je bande affirmatif pour qui ça no comment
Pour des putes affirmatif et qui d'autre no comment
Brunes blondes affirmatif et rouquines ooh ooh ooh

Si j'ai quoi affirmatif et quoi d'autre no comment
Si j'assure affirmatif quoi tout seul no comment
De la technique affirmatif du doigté no comment
Self control affirmatif comment ça ooh ooh ooh

Si j'ai quoi affirmatif et quoi d'autre no comment
Si j'aime ça affirmatif quel côté no comment
Peut importe affirmatif ce que je préfère no comment
Obsédé affirmatif sexuel ooh ooh ooh

Si j'ai quoi affirmatif et quoi d'autre no comment
Si j'assure affirmatif quoi tout seul no comment
De la technique affirmatif du doigté no comment
Self control affirmatif comment ça ooh ooh ooh

Si j'ai quoi affirmatif et quoi d'autre no comment
Si j'aime ça affirmatif quel côté no comment
Peut importe affirmatif ce que je préfère no comment
Obsédé affirmatif sexuel ooh ooh ooh


EVGUENI SOLOKOV (ROMAN)

"Ce soir-là j’acceptai pour la première fois de me laisser approcher par un journaliste. Ceci à cause du bruit qui régnait dans la place et qui masquerait durant l’interview pensais-je celui de mes flatulences, lesquelles étaient devenues de moins en moins contrôlables. Mais les questions de l’Américain, envoyé par la N.B.C., National Broadcasting Corporation, se voulaient insidieuses du genre, Sokolov what is your political position about art, [...] mais alors qu’il essayait de me cerner par des questions plus perfides, je réalisai soudainement que les invités s’étaient tus, fascinés par le ton hagneux de mes réponses. Me sentant perdu dans le silence à présent total, je pris un air glacé, mister l’intellectuel lui dis-je, about my painting, let me just say this, et lui arrachant le microphone je le portai d’un geste vif à mon fondement d’où j’extirpai un vent d’une telle densité que je sentis les fèces me couler dans les jambes. Les témoins reculèrent, suffoqués par l’odeur, tandis qu’à proximité de la caméra l’ingénieur du son, l’aiguille de son vu-mètre sans doute bloquée à plus trois décibels, vacillait sous l’impact de ce gaz injecté directement dans son cerveau par ses écouteurs de contrôle.

Les Américains passèrent l’intégralité de l’interview, c’est-à-dire avec pet, et vendirent la séquence un peu partout dans le monde où l’on ne se priva point de la diffuser, diffusions donc multiples créant un processus en chaîne où mon gaz prit la force d’une charge nucléaire qui ébranla la terre entière."

Serge Gainsbourg, Evgueni Solokov, éditions Gallimard.


https://static1.purepeople.com/articles/5/37/08/95/@/5349161-annie-cordy-8e-edition-du-festival-du-624x600-3.jpg      ANNIE CORDY (1928-2020)

Annie Cordy est une chanteuse, meneuse de revue et actrice belge née le 16 juin 1928 à Laeken (Belgique) et morte le 4 septembre 2020 à Vallauris.
Artiste prolifique, elle a enregistré plus de sept cents chansons au style enjoué et festif, joué dans une vingtaine de comédies musicales et d'opérettes. Elle a aussi joué dans une quarantaine de films, une trentaine de séries et téléfilms, une dizaine de pièces de théâtre, et donné près de dix mille galas. Très énergique et toujours de bonne humeur lors de ses apparitions en public, elle vante les mérites du sourire, même s'il lui arrive d'incarner des rôles plus graves au cinéma ou pour des fictions à la télévision.
Anoblie en 2005 avec le titre personnel de baronne, elle choisit pour devise « La passion fait la force ».


LE CLOWN EST TRISTE (1978)

Il y a des jours où les pantins
Où les pierrots les arlequins
N’ont plus envie de faire rire
Il y a des jours où dans leur voix
Où dans leur tête ou dans leurs bras
Ils sentent tout le poids de vivre
S’ils font encore des cabrioles
C’est que le rideau s’est levé
Si leurs yeux brillent comme des lucioles
C’est qu’ils viennent juste de pleurer

Le clown est triste
Pardonne-moi
Il y a des jours où le cœur n’y est pas
Pardonne-moi
C’est comme ça
Tu n’y es pour rien
C’est que je viens
De faire à l’envers le chemin
Le clown est triste
Tu vois

Il y a des jours où l’ont se dit

J’en ai fait rire des petits
Et des plus grands
Quelle récompense !
Je me souviens de mes débuts
Lorsque j’étais si loin du but
A répéter mes pas de danse
J’imaginais des foules entières
Se dresser quand j’apparaissais
Comme pour les stars dans les lumières
Qu’avec passion
J’applaudissais

Le clown est triste
Pardonne-moi
Il y a des jours où le cœur n’y est pas
Pardonne-moi
C’est comme le parfum des jardins
Lorsque l’automne tire à sa fin

Le clown est triste
Tu vois

Puis les photos, les projecteurs
Les bravos qui vont droit au cœur
Et mon portrait sur les affiches
Et les tournées dans tous les sens
A ne plus avoir de bon sens
Et la solitude
Des riches
Ne plus savoir à qui se plaindre
Sans qu’on t’dise
De quoi t’plains-tu ?
N’avoir soi-disant rien à craindre
Alors que l’on se sent perdu

Le clown est triste
Pardonne-moi

Il y a des jours ou le cœur n’y pas
Pardonne-moi
C’est comme ça
C’est mon chagrin
C’est pas le tien
Mais j’compte sur toi pour me tendre la main
J’en ai besoin
Tu sais

Fallait qu’j’en parle à quelqu’un
Voilà
C’est fait
Ça fait du bien
Le clown est triste
C’est tout


Line Renaud — Wikipédia       LINE RENAUD (née en 1928)

Jacqueline Ente, dite Line Renaud, née le 2 juillet 1928 à Nieppe, est une chanteuse, meneuse de revue et actrice. Avec plus de soixante-quinze ans de carrière scénique et cinématographique, marquée par de nombreux engagements politiques et humanitaires, elle est l'une des personnalités les plus présentes dans le paysage médiatique français. Elle est également la plus âgée de la scène française, depuis la mort de Juliette Gréco survenue en septembre 2020.


MADEMOISELLE FROM ARMENTIÈRES (1952)

Un joli sourire de France
Des fossettes aux joues
Des cheveux tout fous
Des yeux bleus très doux
Sur son berceau dès sa naissance
Une bonne fée
D'un coup de baguette
Avait changé sa destinée

Mademoiselle from Armentières
Parlez-vous?
Mademoiselle from Armentières
Parlez-vous?
Elle n'avait pas encore parlé
Qu'elle savait déjà chanter
Mademoiselle from Armentières

Puis vint l'âge d'être écolière
D'apprendre à compter
D'apprendre à parler
Que ça l'ennuyait
Mais faire l'école buissonnière
Ça, ça l'amusait
Toujours gaie comme un pinson
Elle chantait sa chanson

Mademoiselle from Armentières
Parlez-vous?
Mademoiselle from Armentières
Parlez-vous?
Elle n'avait pas encore parlé
Qu'elle savait déjà chanter
Mademoiselle from Armentières

Mais un matin ce fut la guerre
Et tous les soldats
Qui passaient par là
Se disaient tout bas
La voyant si belle et si fière
Ah qu'on serait bien
Blottis dans ses bras
Douillettement jusqu'au matin

Mademoiselle from Armentières
Parlez-vous?
Mademoiselle from Armentières
Parlez-vous?
Mademoiselle from Armentières
Never been kissed for 20 years
Hinky dinky parlez-vous

Quand on raconte cette histoire
Dans tous les pays
On ajoute aussi
Qu'elle eut un mari
Les gens qui ont bonne mémoire
Vont vous raconter
Qu'elle accepta d'épouser
Un colonel anglais

Mademoiselle from Armentières
Voulez-vous?
Mademoiselle from Armentières
Voulez-vous?
Comme elle lui répondit "oui"
Elle eut un très gentil mari
Mademoiselle from Armentières

Mademoiselle from Armentières
Parlez-vous?
Mademoiselle from Armentières
Parlez-vous?
Mademoiselle from Armentières
Never been kissed for 20 years
Hinky dinky parlez-vous


Gilles Vigneault (1928-) Auteur, compositeur, interprète    GILLES VIGNAULT (né en 1928)

Gilles Vigneault, né Joseph Jean-Marie Gilles Vigneault1 le 27 octobre 1928 à Natashquan2,3, au Québec, est un poète, auteur de contes et de chansons, auteur-compositeur-interprète québécois.
Fils d'un marin pêcheur et d'une institutrice de campagne, il étudie à Rimouski, puis à Québec. Inspiré par les œuvres de poètes tels que Pierre de Ronsard, Victor Hugo, Émile Nelligan4, Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire, ou encore Paul Verlaine, Vigneault devient lui-même poète et conteur. Dans ses écrits, il décrit abondamment les gens et le pays de Natashquan, dont les particularités émanent notamment du fait que jusqu'en 1996, le canton est resté inaccessible depuis la route, dépendant ainsi des transports maritimes.
Gilles Vigneault s'affiche de longue date3 comme un ardent défenseur de la cause de la souveraineté du Québec et de la langue française en général. Parmi ses chansons, l'une des plus célèbres est Gens du pays, largement considérée comme l'hymne national de facto du Québec.


I WENT TO THE MARKET

I went to the market
Mon p'tit panier sous mon bras
I went to the market
Mon p'tit panier sous mon bras
The first girl I met
C'est la fille d'un avocat

I love you vous n'm'entendez guère
I love you vous ne m'entendez pas

The first girl I met
C'est la fille d'un avocat
She said what have you got
Dans ce beau p'tit panier-là

She said what have you got
Dans ce beau p'tit panier-là
I have got some eggs
N'en achèteriez-vous pas

I have got some eggs
N'en achèteriez-vous pas
I'll taken two dozens
P'is l'bonhomme te paiera ça

I'll taken two dozens
P'is l'bonhomme te paiera ça
I gave her two dozens
Mais l'bonhomme y payait pas

I gave her two dozens
Mais l'bonhomme y payait pas
Such is the business
Avec la fille d'un avocat

Such is the business
Avec la fille d'un avocat
But she hatched my eggs
Elle a fait tout couver ça

But she hatched my eggs
Elle a fait tout couver ça
Should have seen the chickens
Qui sont sortis de l'là

Should have seen the chickens
Qui sont sortis de l'là
To collect my money
Ils ont fondé un syndicat

To collect my money
Ils ont fondé un syndicat
And they fly like ducks
Qui parlent comme des avocats

And they fly like ducks
Qui parlent comme des avocats
When they flew over the barn
Me reconnaissez-vous pas

When they flew over the barn
Me reconnaissez-vous pas
I took you to the market
Mon p'tit panier sous mon bras
I took you to the market
Mon p'tit panier sous mon bras

Comment vous me r'connaissez pas
Oh ! ben sâcrement
Oh pis vous comprenez pas ce que je dis en plus
Oh ben !
I go and get my gun
J'en vise un p'is je l'abats

I go and get my gun
J'en vise un p'is je l'abats
And just before he died
Il a l'temps de m'dire tout bas

And just before he died
Il a l'temps de m'dire tout bas
I must speak english
A partir de c'te hauteur-là

I must speak english
A partir de c'te hauteur-là
Un canard même à l'orange
Ça fait pas tout un grand repas
Un canard même à l'orange
Ça fait pas tout un grand repas
Never seen the girl again
J'pense que j'la marierai pas

I love you c'est d'valeur qu'on m'comprenne guère
I love you c'est d'valeur qu'on m'comprenne pas

t


Jacques BREL, sa biographie. Les oeuvres de Jacques BREL en vente sur  edrmartin.com     JACQUES BREL (1929-1978)

Jacques Brel, né le 8 avril 1929 à Schaerbeek (Belgique) et mort le 9 octobre 1978 à Bobigny (France), est un auteur-compositeur-interprète, poète, acteur et réalisateur belge.
Jacques Brel est considéré comme une icône et l'un des plus grands auteurs-interprètes de la chanson française, grâce à des titres tels que Ne me quitte pas, Amsterdam, Quand on n'a que l'amour, La Valse à mille temps, Ces gens-là, Vesoul, Les Bourgeois, Madeleine ou encore Mathilde. L'artiste, au sommet de sa popularité, abandonne pourtant le tour de chant en 1967. Bien qu'il enregistre encore quelques disques et monte à la scène L'Homme de la Mancha, il se consacre alors au cinéma, pour lequel il tourne en tant qu'acteur une dizaine de films, dont deux qu'il écrit et réalise, Franz et Le Far West (retenu dans la sélection officielle au Festival de Cannes de 1973).
Avec plus de 25 millions d'albums vendus à l'international, Jacques Brel demeure un représentant important de la chanson française à l'étranger. Ses chansons, enregistrées pour la plupart en français, sont une source d'inspiration pour bon nombre d'auteurs-interprètes anglophones comme David Bowie, Mort Shuman, Alex Harvey, Leonard Cohen, Marc Almond et Rod McKuen. Plusieurs de ses chansons sont également traduites en anglais, notamment aux États-Unis, et chantées par Ray Charles, Judy Collins, John Denver, le Kingston Trio, Nina Simone, Frank Sinatra, Scott Walker, Wyclef Jean ou encore Andy Williams.


QUAND ON N'A QUE L'AMOUR (1957)

Quand on a que l'amour
A s'offrir en partage
Au jour du grand voyage
Qu'est notre grand amour
Quand on a que l'amour
Mon amour toi et moi
Pour qu'éclatent de joie
Chaque heure et chaque jour
Quand on a que l'amour
Pour vivre nos promesses
Sans nulle autre richesse
Que d'y croire toujours
Quand on a que l'amour
Pour meubler de merveilles
Et couvrir de soleil
La laideur des faubourgs

Quand on a que l'amour
Pour unique raison
Pour unique chanson
Et unique secours
Quand on a que l'amour
Pour habiller matin
Pauvres et malandrins
De manteaux de velours
Quand on a que l'amour
A offrir en prière
Pour les maux de la terre
En simple troubadour
Quand on a que l'amour
A offrir à ceux là
Dont l'unique combat
Est de chercher le jour

Quand on a que l'amour
Pour tracer un chemin
Et forcer le destin
A chaque carrefour
Quand on a que l'amour
Pour parler aux canons
Et rien qu'une chanson
Pour convaincre un tambour
Alors sans avoir rien
Que la force d'aimer
Nous aurons dans nos mains
Amis le monde entier


NE ME QUITTE PAS (1959)

Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Qui s'enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
À savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
À coups de pourquoi
Le cœur du bonheur
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Moi, je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserai la terre
Jusqu'après ma mort
Pour couvrir ton corps
D'or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l'amour sera roi
Où l'amour sera loi
Où tu seras reine
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Ne me quitte pas

Je t'inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants-là
Qui ont vu deux fois
Leurs cœurs s'embraser
Je te raconterai
L'histoire de ce roi
Mort de n'avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

On a vu souvent
Rejaillir le feu
De l'ancien volcan
Qu'on croyait trop vieux
Il est, paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu'un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s'épousent-ils pas?
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Ne me quitte pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherai là
À te regarder
Danser et sourire
Et à t'écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien
Mais
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas


LE PLAT PAYS (1962)

Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague
Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues
Et de vagues rochers que les marées dépassent
Et qui ont à jamais le cœur à marée basse
Avec infiniment de brumes à venir
Avec le vent de l'est écoutez-le tenir
Le plat pays qui est le mien

Avec des cathédrales pour uniques montagnes
Et de noirs clochers comme mâts de cocagne
Où des diables en pierre décrochent les nuages
Avec le fil des jours pour unique voyage
Et des chemins de pluie pour unique bonsoir
Avec le vent d'ouest écoutez-le vouloir
Le plat pays qui est le mien

Avec un ciel si bas qu'un canal s'est perdu
Avec un ciel si bas qu'il fait l'humilité
Avec un ciel si gris qu'un canal s'est pendu
Avec un ciel si gris qu'il faut lui pardonner
Avec le vent du nord qui vient s'écarteler
Avec le vent du nord écoutez-le craquer
Le plat pays qui est le mien

Avec de l'Italie qui descendrait l'Escaut
Avec Frida la Blonde quand elle devient Margot
Quand les fils de novembre nous reviennent en mai
Quand la plaine est fumante et tremble sous juillet
Quand le vent est au rire quand le vent est au blé
Quand le vent est au sud écoutez-le chanter
Le plat pays qui est le mien.


AMSTERDAM (1964)

Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui chantent
Les rêves qui les hantent
Au large d’Amsterdam
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui dorment
Comme des oriflammes
Le long des berges mornes
Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui meurent
Pleins de bière et de drames
Aux premières lueurs
Mais dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui naissent
Dans la chaleur épaisse
Des langueurs océanes

Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui mangent
Sur des nappes trop blanches
Des poissons ruisselants
Ils vous montrent des dents
A croquer la fortune
A décroisser la lune
A bouffer des haubans
Et ça sent la morue
Jusque dans le cœur des frites
Que leurs grosses mains invitent
A revenir en plus
Puis se lèvent en riant
Dans un bruit de tempête
Referment leur braguette
Et sortent en rotant

Dans le port d’Amsterdam
Y a des marins qui dansent
En se frottant la panse
Sur la panse des femmes
Et ils tournent et ils dansent
Comme des soleils crachés
Dans le son déchiré
D’un accordéon rance
Ils se tordent le cou
Pour mieux s’entendre rire
Jusqu’à ce que tout à coup
L’accordéon expire
Alors le geste grave
Alors le regard fier
Ils ramènent leur batave
Jusqu’en pleine lumière


Dans le port d’Amsterdam

Y a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent
Et qui reboivent encore
Ils boivent à la santé
Des putains d’Amsterdam
De Hambourg ou d’ailleurs
Enfin ils boivent aux dames
Qui leur donnent leur joli corps
Qui leur donnent leur vertu

Pour une pièce en or
Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel
Se mouchent dans les étoiles
Et ils pissent comme je pleure
Sur les femmes infidèles
Dans le port d’Amsterdam
Dans le port d’Amsterdam.

CES GENS-LÀ (1965)

D'abord...
D'abord, y'a l'aîné
Lui qu'est comme un melon
Lui qui a un gros nez
Lui qui sait plus son nom, Monsieur, tellement qu'il boit
Ou tellement qu'il a bu
Qui fait rien d'ses dix doigts
Mais lui qui n'en peut plus
Lui qui est complètement cuit
Et qui s'prend pour le roi

Qui se soule toutes les nuits
Avec du mauvais vin
Mais qu'on retrouve au matin
Dans l'église, qui roupille
Raide comme une saillie
Blanc comme un cierge de Pâques
Et puis qui bal-bu-tie
Et qui a l'œil qui divague...

Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'pense pas, Monsieur
On n'pense pas
On prie

Et puis, y'a l'autre
Des carottes dans les cheveux
Qu'a jamais vu un peigne
Qu'est méchant comme une teigne
Même qu'il donnerait sa chemise
À des pauvres gens heureux
Qui a marié la Denise
Une fille de la ville, enfin, d'une autre ville
Et que c'est pas fini
Qui fait ses p'tites affaires
Avec son p'tit chapeau
Avec son p'tit manteau
Avec sa p'tite auto
Qu'aimerait bien avoir l'air
Mais qu'a pas l'air du tout
Faut pas jouer les riches
Quand on n'a pas le sou

Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'vit pas, Monsieur
On n'vit pas
On triche

Et puis, y'a les autres
La mère qui n'dit rien
Ou bien n'importe quoi
Et du soir au matin
Sous sa belle gueule d'apôtre
Et dans son cadre en bois
Y'a la moustache du père
Qui est mort d'une glissade
Et qui regarde son troupeau
Bouffer la soupe froide
Et ça fait des grands flchss
Et ça fait des grands flchss

Et puis y'a la toute vieille
Qu'en finit pas de vibrer
Et qu'on attend qu'elle crève
Vu que c'est elle qui a l'oseille
Et qu'on écoute même pas
C'que ses pauv' mains racontent

Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'cause pas, Monsieur
On n'cause pas
On compte

Et puis
Et puis
Et puis y'a Frida!
Qu'est belle comme un soleil!
Et qui m'aime pareil
Que moi j'aime Frida!

Même qu'on se dit souvent
Qu'on aura une maison
Avec des tas d'fenêtres
Avec presque pas d'murs
Et qu'on vivra dedans
Et qu'il f'ra bon y être
Et que si c'est pas sûr
C'est quand même peut-être
Parce que les autres veulent pas
Parce que les autres veulent pas

Les autres ils disent comme ça
Qu'elle est trop belle pour moi
Que je suis tout juste bon
À égorger les chats
J'ai jamais tué d'chats
Ou alors y'a longtemps
Ou bien j'ai oublié
Ou ils sentaient pas bon
Enfin ils veulent pas
Enfin ils veulent pas

Parfois, quand on se voit
Semblant qu'c'est pas exprès
Avec ses yeux mouillants
Elle dit qu'elle partira
Elle dit qu'elle me suivra
Alors pour un instant
Pour un instant seulement
Alors moi je la crois, Monsieur
Pour un instant
Pour un instant seulement
Parce que chez ces gens-là, Monsieur
On n's'en va pas
On s'en va pas, Monsieur
On s'en va pas

Mais il est tard, Monsieur
Il faut que je rentre
Chez moi


LA CHANSON DES VIEUX AMANTS (1967)

Bien sûr, nous eûmes des orages
Vingt ans d'amour, c'est l'amour fol
Mille fois tu pris ton bagage
Mille fois je pris mon envol
Et chaque meuble se souvient
Dans cette chambre sans berceau
Des éclats des vieilles tempêtes
Plus rien ne ressemblait à rien
Tu avais perdu le goût de l'eau
Et moi celui de la conquête

Mais mon amour
Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour
Je t'aime encore tu sais
Je t'aime

Moi, je sais tous tes sortilèges
Tu sais tous mes envoûtements
Tu m'as gardé de pièges en pièges
Je t'ai perdue de temps en temps
Bien sûr tu pris quelques amants
Il fallait bien passer le temps
Il faut bien que le corps exulte
Finalement, finalement
Il nous fallut bien du talent
Pour être vieux sans être adultes

Oh, mon amour
Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour
Je t'aime encore, tu sais
Je t'aime

Et plus le temps nous fait cortège
Et plus le temps nous fait tourment
Mais n'est-ce pas le pire piège
Que vivre en paix pour des amants
Bien sûr tu pleures un peu moins tôt
Je me déchire un peu plus tard
Nous protégeons moins nos mystères
On laisse moins faire le hasard
On se méfie du fil de l'eau
Mais c'est toujours la tendre guerre

Oh, mon amour
Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour
Je t'aime encore tu sais
Je t'aime



LE TALENT SELON BREL

"Le talent c'est avoir l'envie de faire quelque chose."



CLAUDE NOUGARO - BIOGRAPHIE - TOP 80 radio -     CLAUDE NOUGARO (1929-2004)

Claude Nougaro, né le 9 septembre 1929 à Toulouse (France) et mort le 4 mars 2004 à Paris, est un auteur-compositeur-interprète et poète. Grand amateur de jazz, de musique latine et africaine, jouant sur la musicalité des mots, il s'est appliqué tout au long de sa carrière, dans un insolite mariage des genres, à unir chanson française, poésie et rythme.


LE JAZZ ET LA JAVA (1962)

Quand le jazz est
Quand le jazz est là
La java s'en
La java s'en va
Il why a de l'orage dans l'air
Il why a de l'eau dans le
Gaz entre le jazz et la java
Chaque jour un peu plus why a le jazz qui s'installe
Alors la rage au coeur la java fait la malle
Ses p'tit's fesses en bataille sous sa jupe fendue
Elle écrase sa gauloise et s'en va dans la rue
Quand le jazz est
Quand le jazz est là
La java s'en
La java s'en va
Il why a de l'orage dans l'air
Il why a de l'eau dans le
Gaz entre le jazz et la java
Quand j'écoute béat un solo de batterie
V'là la java qui râle au nom de la patrie
Mais quand je crie bravo à l'accordéoniste
See'est le jazz qui m'engueule me traitant de raciste
Quand le jazz est
Quand le jazz est là
La java s'en
La java s'en va
Il why a de l'orage dans l'air
Il why a de l'eau dans le
Gaz entre le jazz et la java
Pour moi Jazz et java see'est do pareil au même
J'me soûle à la bastille et m'noircis à Harlem
Pour moi Jazz et java dans le fond see'est tout comme
Quand le jazz dis go man la java dit go home
Quand le jazz est
Quand le jazz est là
La java s'en
La java s'en va
Il why a de l'orage dans l'air
Il why a de l'eau dans le
Gaz entre le jazz et la java
Jazz et java copains ça doit pouvoir se faire
Pour qu'il en soit ainsi, tiens je partage en frère
Je donne au jazz mes pieds pour marquer son tempo
Et je donne à la java mes mains pour le bas de son dos
Et je donne à la java mes mains pour le bas de son dos


CÉCILE (1963)

Elle voulait un enfant
Moi je n'en voulais pas
Mais il lui fut pourtant facile
Avec ses arguments
De te faire un papa
Cécile ma fille

Quand son ventre fut rond
En riant aux éclats
Elle me dit : " Allons, jubile
Ce sera un garçon "
Et te voilà
Cécile ma fille

Et te voilà
Et me voici moi
Moi j'ai trente ans
Toi six mois
On est nez à nez
Les yeux dans les yeux
Quel est le plus étonné des deux ?

Bien avant que je t'aie
Des filles j'en avais eu
Jouant mon coeur à face ou pile
De la brune gagnée
À la blonde perdue
Cécile ma fille

Et je sais que bientôt
Toi aussi tu auras
Des idées et puis des idylles
Des mots doux sur tes hauts
Et des mains sur tes bas
Cécile ma fille

Moi je t'attendrai toute la nuit
T'entendrai rentrer sans bruit
Mais au matin, c'est moi qui rougirai
Devant tes yeux plus clairs que jamais

Que toujours on te touche
Comme moi maintenant
Comme mon souffle sur tes cils
Mon baiser sur ta bouche
Dans ton sommeil d'enfant
Cécile ma fille.


AMSTRONG (1966)

Armstrong, je ne suis pas noir
Je suis blanc de peau
Quand on veut chanter l'espoir
Quel manque de pot
Oui, j'ai beau voir le ciel, l'oiseau

Rien, rien, rien ne luit là-haut
Les anges zéro
Je suis blanc de peau
Armstrong, tu te fends la poire

On voit toutes tes dents
Moi, je broie plutôt du noir
Du noir en dedans
Chante pour moi, louis, oh oui
Chante, chante, chante, ça tient chaud
J'ai froid, oh moi
Qui suis blanc de peau
Armstrong, la vie, quelle histoire?

C'est pas très marrant
Qu'on l'écrive blanc sur noir
Ou bien noir sur blanc
On voit surtout du rouge, du rouge
Sang, sang, sans trêve ni repos
Qu'on soit, ma foi
Noir ou blanc de peau
Armstrong, un jour, tôt ou tard
On n'est que des os
Est-ce que les tiens seront noirs?

Ce serait rigolo
Allez louis, alléluia
Au-delà de nos oripeaux
Noir et blanc sont ressemblants
Comme deux gouttes d'eau
Armstrong, je ne suis pas noir
Je suis blanc de peau
Quand on veut chanter l'espoir
Quel manque de pot
Oui, j'ai beau voir le ciel, l'oiseau
Rien, rien, rien ne luit là-haut
Les anges... zéro
Je suis blanc de peau
Armstrong, tu te fends la poire
On voit toutes tes dents
Moi, je broie plutôt du noir
Du noir en dedans

Chante pour moi, louis, oh oui
Chante, chante, chante, ça tient chaud
J'ai froid, oh moi
Qui suis blanc de peau
Armstrong, la vie, quelle histoire?
C'est pas très marrant
Qu'on l'écrive blanc sur noir
Ou bien noir sur blanc
On voit surtout du rouge, du rouge
Sang, sang, sans trêve ni repos
Qu'on soit, ma foi
Noir ou blanc de peau
Armstrong, un jour, tôt ou tard
On n'est que des os
Est-ce que les tiens seront noirs?
Ce serait rigolo
Allez louis, alléluia
Au-delà de nos oripeaux
Noir et blanc sont ressemblants
Comme deux gouttes d'eau


TOULOUSE (1967)

Qu'il est loin mon pays, qu'il est loin
Parfois au fond de moi se ranime
L'eau verte du canal du Midi
Et la brique rouge des Minimes
Ô mon paîs, ô Toulouse, ô Toulouse
Je reprends l'avenue vers l'école
Mon cartable est bourré de coups de poings

Ici, si tu cognes, tu gagnes
Ici, même les mémés aiment la castagne
Ô mon paîs, ô Toulouse
Un torrent de cailloux roule dans ton accent
Ta violence bouillonne jusque dans tes violettes
On se traite de con à peine qu'on se traite
Il y a de l'orage dans l'air et pourtant
L'église Saint-Sernin illumine le soir

Une fleur de corail que le soleil arrose
C'est peut-être pour ça, malgré ton rouge et noir
C'est peut-être pour ça qu'on te dit Ville Rose
Je revois ton pavé, ô ma cité gasconne
Ton trottoir éventré sur les tuyaux du gaz
Est-ce l'Espagne en toi qui pousse un peu sa corne
Ou serait-ce dans tes tripes une bulle de jazz?
Voici le Capitole, j'y arrête mes pas

Les ténors enrhumés tremblaient sous leurs ventouses
J'entends encore l'écho de la voix de papa
C'était en ce temps là mon seul chanteur de blues
Aujourd'hui, tes buildings grimpent haut
A Blagnac, tes avions sont plus beaux
Si l'un me ramène sur cette ville
Pourrais-je encore y revoir ma pincée de tuiles
Ô mon paîs, ô Toulouse, ôhooo Toulouse


Marcel Amont - Quelle est sa taille ?      MARCEL AMONT (né en 1929)


Marcel Amont (pour l'état civil Marcel Jean-Pierre Balthazar Miramon), né le 1er avril 1929 à Bordeaux, est un chanteur et un acteur français qui connaît le succès durant les années 1960 et 1970. Il est aujourd'hui considéré, avec Line Renaud et Hugues Aufray, comme un des derniers grands représentants du music-hall en France.


L'AMOUR, ÇA FAIT PASSER LE TEMPS

C'est bien dommage
De travailler
Chaque jour
Pour gagner sa vie
Faut se lever

Mais pour le reste
Heureusement
Merci la vie
L'amour ça fait passer le temps

Il pleut ma mère
Dans mon grenier
Les tuiles c'est le vent
Qui les a emportées

Mais pour le reste
Heureusement
Merci la vie
L'amour ça fait passer le temps

J'avais des poules
Au poulailler
C'est le renard qui cette nuit
Les a mangées

Mais pour le reste
Heureusement
Merci la vie
L'amour ça fait passer le temps

Mon voisin Georges
Mon ennemi
Il a toujours pour moi
Du sel dans son fusil

Mais pour le reste
Heureusement
Merci la vie
L'amour ça fait passer le temps

C'est bien dommage
De travailler
Chaque jour pour gagner sa vie
Faut se lever

Mais pour le reste
Heureusement
Merci la vie
L'amour ça fait passer le temps
Passer le temps
Passer le temps
Passer le


LE CHAPEAU DE MIREILLE (1975)

Le chapeau de Mireille
Quand en plein vol je l'ai rattrapé
Entre Sète et Marseille
Quel est le bon vent qui l'avait chipé?

Le chapeau de Mireille
Quand en plein vol je l'ai rattrapé
Entre Sète et Marseille
Quel joli vent l'avait chipé?

C'est pas le zéphyr
N'aurait pu suffire
C'est pas lui non plus
L'aquilon joufflu
C'est pas pour autant
L'autan

Non, mais c'est le plus fol
Et le plus magistral
De la bande à Éole
En un mot: le mistral
Il me la fit connaître
Aussi, dorénavant
Je ne mouds plus mon blé
Qu'à des moulins à vent

Quand la jupe à Mireille
Haut se troussa, haut se retroussa
Découvrant des merveilles
Quel est le bon vent qui s'est permis ça?

Quand la jupe à Mireille
Haut se troussa, haut se retroussa
Découvrant des merveilles
Quel joli vent s'est permis ça?

C'est pas le zéphyr
N'aurait pu suffire
C'est pas lui non plus
L'aquilon joufflu
C'est pas pour autant
L'autan

Non, mais c'est le plus fol
Et le plus magistral
De la bande à Éole
En un mot: le mistral
Il me montra sa jambe
Aussi reconnaissant
Je lui laisse emporter
Mes tuiles en passant

Quand j'embrassai Mireille
Qu'elle se cabra, qu'elle me rembarra
Me tira les oreilles
Quel est le bon vent qui retint son bras?

Quand j'embrassai Mireille
Qu'elle se cabra, qu'elle me rembarra
Me tira les oreilles
Quel joli vent retint son bras?

C'est pas le zéphyr
N'aurait pu suffire
C'est pas lui non plus
L'aquilon joufflu
C'est pas pour autant
L'autan

Non, mais c'est le plus fol
Et le plus magistral
De la bande à Éole
En un mot le mistral
Il m'épargna la gifle
Aussi, dessus mon toit
Y avait une seule girouette
Y en a maintenant trois

Et quand avec Mireille
Dans le fossé on s'est enlacés
À l'ombre d'une treille
Quel est le bon vent qui nous a poussés?

Et quand avec Mireille
Dans le fossé on s'est enlacés
À l'ombre d'une treille
Quel joli vent nous a poussés?

C'est pas le zéphyr
N'aurait pu suffire
C'est pas lui non plus
L'aquilon joufflu
C'est pas pour autant
L'autan

Non, mais c'est le plus fol
Et le plus magistral
De la bande à Éole
En un mot le mistral
Il me coucha sur elle
En échange aussitôt
Je mis une voile de plus
À mon petit bateau

Quand j'ai perdu Mireille
Que j'épanchai le coeur affligé
Des larmes sans pareilles

Quel joli vent les a séchées?

C'est pas le zéphyr
N'aurait pu suffire
C'est pas lui non plus
L'aquilon joufflu
C'est pas pour autant
L'autan

Non, mais c'est le plus fol
Et le plus magistral
De la bande à Éole
En un mot le mistral
Il balaya ma peine
Aussi, sans lésiner
Je lui donne toujours
Mes boeufs à décorner


Hugues AUFRAY : candidat malgré lui à la Présidentielle     HUGUES AUFFRAY (né en 1929)

Hugues Aufray, né le 18 août 1929 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), est un auteur-compositeur-interprète, guitariste et sculpteur. Souvent poétiques, ses chansons évoquent notamment les voyages, l'amitié, la fraternité, le respect.


SANTIANO (1961)

C'est un fameux trois-mâts, fin comme un oiseau
(Hissez haut! Santiano!)
Dix-huit nœuds, quatre cents tonneaux
Je suis fier d'y être matelot

Tiens bon la vague et tiens bon le vent
Hissez haut! Santiano!
Si Dieu veut, toujours droit devant
(Nous irons jusqu'à San Francisco)

Je pars pour de longs mois en laissant Margot
(Hissez haut! Santiano!)
D'y penser, j'avais le cœur gros
(En doublant les feux de Saint Malo)

Tiens bon la vague et tiens bon le vent
Hissez haut! Hissez haut! Santiano!
Si Dieu veut, toujours droit devant
(Nous irons jusqu'à San Francisco)

On prétend que là-bas, l'argent coule à flots
(Hissez haut! Santiano!)
On trouve l'or au fond des ruisseaux
(J'en ramènerai plusieurs lingots)

Tiens bon la vague et tiens bon le vent
Hissez haut! Hissez haut! Santiano!
Si Dieu veut, toujours droit devant
(Nous irons jusqu'à San Francisco)

Un jour je reviendrai, chargé de cadeaux
Hissez haut! Santiano!
Au pays, j'irai voir Margot
(À son doigt, je passerai l'anneau)

Tiens bon le cap et tiens bon le flot
Hissez haut! Hissez haut! Santiano!
Sur la mer qui fait le gros dos
Nous irons jusqu'à San Fran-cis-co

CÉLINE (1966)

Dis-moi, Céline, les années ont passé
Pourquoi n'as-tu jamais pensé à te marier?
De toutes mes sœurs qui vivaient ici
Tu es la seule sans mari

Non, non, non, ne rougis pas, non, ne rougis pas
Tu as, tu as toujours de beaux yeux
Ne rougis pas, non, ne rougis pas
Tu aurais pu rendre un homme heureux

Dis-moi, Céline, toi qui es notre aînée
Toi qui fus notre mère, toi qui l'as remplacée
N'as-tu vécu pour nous autrefois
Que sans jamais penser à toi?

Non, non, non, ne rougis pas, non, ne rougis pas
Tu as, tu as toujours de beaux yeux
Ne rougis pas, non, ne rougis pas
Tu aurais pu rendre un homme heureux

Dis-moi, Céline, qu'est il donc devenu
Ce gentil fiancé qu'on n'a jamais revu?
Est-c' pour ne pas nous abandonner
Que tu l'as laissé s'en aller?

Non, non, non, ne rougis pas, non, ne rougis pas
Tu as, tu as toujours de beaux yeux
Ne rougis pas, non, ne rougis pas
Tu aurais pu rendre un homme heureux

Mais non, Céline, ta vie n'est pas perdue
Nous sommes les enfants que tu n'as jamais eus
Il y a longtemps que je le savais
Et je ne l'oublierai jamais

Ne pleure pas, non, ne pleure pas
Tu as toujours les yeux d'autrefois
Ne pleure pas, non, ne pleure pas
Nous resterons toujours près de toi
Nous resterons toujours près de toi


Charles Dumont (II) - Babelio      CHARLES DUMONT (né en 1929)


Charles Dumont, né le 26 mars 19291 à Cahors (Lot), est un auteur-compositeur-interprète. Il composa pour Edith Piaf dans les années 50.


JE CHERCHE L'OR DU TEMPS

Je t'écoute parler et te trouve curieux
Ta façon de penser me semble un peu bizarre
Moi, j'épouse la vie, je l'accepte et c'est mieux
Toi, tu cherches toujours des sentiments trop rares
Mais tu ne peux nier que notre société
Est ainsi bien conçue et que l'argent fait vivre
Tout s'achète et se vend, le monde est ainsi fait
Mais toi, tu n'auras rien parce que tu te veux libre

Je cherche l'or du temps et tu ne comprends pas
Je cherche l'or du temps et la beauté des choses
Une pierre de lune, un été qui s'en va
Le printemps qui revient dans les plis d'une rose
Je cherche l'or du temps et tu ne comprends pas

Moi, j'ai de bons amis, un chemin tout tracé
Une femme, un enfant et malgré quelques traites
J'ai un budget réglé, ma maison est payée
Et dans quelques années, je serai en retraite
Quand nous étions enfants, tu étais tout pareil
Je me souviens de toi, de tes idées étranges
Tu jouais, sous la pluie, à faire du soleil

Tu disais sans arrêt qu'il fallait que tout change

Je cherche l'or du temps et tu ne comprends pas
Je cherche l'or du temps et la beauté des choses
Une ville dorée qui se dresserait là
Une grande amitié pour une noble cause
Je cherche l'or du temps et tu ne comprends pas

Tu improvises trop et fais de l'existence
Une course au trésor qui ne finira pas
Tu n'es qu'un marginal, un homme en transhumance
Un poète un peu fou qui méprise les lois
Le temps, lui, te battra et quand tu seras vieux
Tu seras sans recours, toute amitié cessante
Il ne restera rien de tout ce merveilleux
Dont tu pares ta vie et qui parfois me hante

Je cherche l'or du temps et tu ne comprends pas
Je cherche où est la vie et en quoi il faut croire
Les hommes magiciens, les voix de l'au-delà
Les raisons de l'amour, les ombres de l'Histoire
Je cherche l'or du temps et tu ne comprends pas
Je cherche l'or du temps, lui seul compte pour moi


Résultat d’images pour CHANTEUSE barbara     BARBARA (1930-1997)

Barbara (ou Barbara Brodi à ses débuts), née Monique Andrée Serf le 9 juin 1930 dans le 17e arrondissement de Paris et morte le 24 novembre 1997 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), est une auteur-compositrice-interprète. Sa poésie, servie par l'harmonie de ses compositions et la finesse de ses interprétations, lui assure un public fidèle quarante ans durant. Nombre de ses chansons sont devenues des classiques de la chanson française, notamment : Une petite cantate, Dis, quand reviendras-tu ?, Nantes, Göttingen, La Dame brune, L'Aigle noir, Marienbad ou encore Ma plus belle histoire d'amour. 
Barbara a joué dans trois films pour le cinéma et dans deux pièces musicales sur scène : Madame en 1970 et Lily passion (avec Gérard Depardieu) en 1985.


DIS, QUAND REVIENDRA-TU ? (1964)

Voilà combien de jours, voilà combien de nuits
Voilà combien de temps que tu es reparti
Tu m'as dit cette fois, c'est le dernier voyage
Pour nos cœurs déchirés c'est le dernier naufrage
Au printemps tu verras, je serai de retour
Le printemps c'est joli pour se parler d'amour
Nous irons voir ensemble les jardins refleuris
Et déambulerons dans les rues de Paris

Dis, quand reviendras-tu?
Dis, au moins le sais-tu?
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus

Le printemps s'est enfui depuis longtemps déjà
Craquent les feuilles mortes, brûlent les feux de bois
À voir Paris si beau dans cette fin d'automne
Soudain je m'alanguis, je rêve, je frissonne
Je tangue, je chavire, comme la rengaine
Je vais, je viens, je vire, je tourne, je me traîne
Ton image me hante, je te parle tout bas
Et j'ai le mal d'amour et j'ai le mal de toi

Dis, quand reviendras-tu?
Dis, au moins le sais-tu?
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus

J'ai beau t'aimer encore, j'ai beau t'aimer toujours
J'ai beau n'aimer que toi, j'ai beau t'aimer d'amour
Si tu ne comprends pas qu'il te faut revenir
Je ferais de nous deux mes plus beaux souvenirs
Je reprendrais la route, le monde m'émerveille
J'irais me réchauffer à un autre soleil
Je ne suis pas de celles qui meurent de chagrin
Je n'ai pas la vertu des femmes de marin

Dis, mais quand reviendras-tu?
Dis, au moins le sais-tu?
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus


GÖTTINGEN (1965)

Bien sûr, ce n'est pas la Seine,
Ce n'est pas le bois de Vincennes,
Mais c'est bien joli tout de même,
A Göttingen, à Göttingen.

Pas de quais et pas de rengaines
Qui se lamentent et qui se traînent,
Mais l'amour y fleurit quand même,
A Göttingen, à Göttingen.

Ils savent mieux que nous, je pense,
L'histoire de nos rois de France,
Herman, Peter, Helga et Hans,
A Göttingen.

Et que personne ne s'offense,
Mais les contes de notre enfance,
"Il était une fois" commence
A Göttingen.

Bien sûr nous, nous avons la Seine
Et puis notre bois de Vincennes,
Mais Dieu que les roses sont belles
A Göttingen, à Göttingen.

Nous, nous avons nos matins blêmes
Et l'âme grise de Verlaine,
Eux c'est la mélancolie même,
A Göttingen, à Göttingen.

Quand ils ne savent rien nous dire,
Ils restent là à nous sourire
Mais nous les comprenons quand même,
Les enfants blonds de Göttingen.

Et tant pis pour ceux qui s'étonnent
Et que les autres me pardonnent,
Mais les enfants ce sont les mêmes,
A Paris ou à Göttingen.

O faites que jamais ne revienne
Le temps du sang et de la haine
Car il y a des gens que j'aime,
A Göttingen, à Göttingen.

Et lorsque sonnerait l'alarme,
S'il fallait reprendre les armes,
Mon cœur verserait une larme
Pour Göttingen, pour Göttingen.

Mais c'est bien joli tout de même,
A Göttingen, à Göttingen.

Et lorsque sonnerait l'alarme,
S'il fallait reprendre les armes,
Mon cœur verserait une larme
Pour Göttingen, pour Göttingen.


MA PLUS BELLE HISTOIRE D'AMOUR (1967)

Du plus loin, que me revienne
L'ombre de mes amours anciennes
Du plus loin, du premier rendez-vous
Du temps des premières peines
Lors, j'avais quinze ans, à peine
Cœur tout blanc, et griffes aux genoux
Que ce fut, j'étais précoce
De tendres amours de gosse
Les morsures d'un amour fou
Du plus loin qu'il m'en souvienne
Si depuis, j'ai dit "je t'aime"
Ma plus belle histoire d'amour
C'est vous

C'est vrai, je ne fus pas sage
Et j'ai tourné bien des pages
Sans les lire, blanches, et puis rien dessus, c'est vrai
C'est vrai, je ne fus pas sage
Et mes guerriers de passage
À peine vus, déjà disparus

Mais à travers leur visage
C'était déjà votre image
C'était vous déjà et le cœur nu
Je refaisais mes bagages
Et je poursuivais mon mirage
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous

Sur la longue route
Qui menait vers vous
Sur la longue route
J'allais le cœur fou
Le vent de décembre
Me gelait au cou
Qu'importait décembre
Si c'était pour vous

Elle fut longue la route
Mais je l'ai faite, la route
Celle-là, qui menait jusqu'à vous
Et je ne suis pas parjure
Si ce soir, je vous jure
Que, pour vous, je l'eus faite à genoux
Il en eut fallu bien d'autres
Que quelques mauvais apôtres
Que l'hiver ou la neige à mon cou
Pour que je perde patience
Et j'ai calmé ma violence
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous

Mais tant d'hivers et d'automnes
De nuit, de jour, et personne
Vous n'étiez jamais au rendez-vous
Et de vous, perdant courage, soudain
Me prenait la rage
Mon Dieu, que j'avais besoin de vous
Que le Diable vous emporte
D'autres m'ont ouvert leur porte
Heureuse, je m'en allais loin de vous
Oui, je vous fus infidèle
Mais vous revenais quand même
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous

J'ai pleuré mes larmes
Mais qu'il me fut doux
Oh, qu'il me fut doux
Ce premier sourire de vous
Et pour une larme qui venait de vous
J'ai pleuré d'amour
Vous souvenez-vous?

Ce fut, un soir, en septembre
Vous étiez venus m'attendre
Ici même, vous en souvenez-vous?

À vous regarder sourire
À vous aimer, sans rien dire
C'est là que j'ai compris, tout à coup
J'avais fini mon voyage
Et j'ai posé mes bagages
Vous étiez venus
Au rendez-vous
Qu'importe ce qu'on peut en dire
Je tenais à vous le dire
Ce soir je vous remercie de vous
Qu'importe ce qu'on peut en dire
Je suis venue pour vous dire
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous


L'AIGLE NOIR (1970)

Un beau jour, ou peut-être une nuit
Près d'un lac je m'étais endormie
Quand soudain, semblant crever le ciel
Et venant de nulle part
Surgit un aigle noir

Lentement, les ailes déployées
Lentement, je le vis tournoyer
Près de moi, dans un bruissement d'ailes
Comme tombé du ciel
L'oiseau vint se poser

Il avait les yeux couleur rubis
Et des plumes couleur de la nuit
À son front brillant de mille feux
L'oiseau roi couronné
Portait un diamant bleu

De son bec il a touché ma joue
Dans ma main il a glissé son cou
C'est alors que je l'ai reconnu
Surgissant du passé
Il m'était revenu

Dis l'oiseau, ô dis, emmène-moi
Retournons au pays d'autrefois
Comme avant, dans mes rêves d'enfant
Pour cueillir en tremblant
Des étoiles, des étoiles

Comme avant, dans mes rêves d'enfant
Comme avant, sur un nuage blanc
Comme avant, allumer le soleil
Être faiseur de pluie
Et faire des merveilles
L'aigle noir dans un bruissement d'ailes
Prit son vol pour regagner le ciel

Un beau jour, ou peut-être une nuit
Près d'un lac, je m'étais endormie
Quand soudain, semblant crever le ciel
Et venant de nulle part
Surgit un aigle noir

Un beau jour, ou était-ce une nuit
Près d'un lac, je m'étais endormie
Quand soudain, semblant crever le ciel
Et venant de nulle part
Surgit un aigle noir

Un beau jour, une nuit
Près d'un lac, endormie
Quand soudain
Surgissant de nulle part
Surgit un aigle noir

Un beau jour, une nuit
Près d'un lac, endormie
Quand soudain
Il venait de nulle part
Il surgit l'aigle noir

Un beau jour, une nuit
Près d'un lac, endormie

Il venait de nulle part
Il surgit l'aigle noir


Résultat d’images pour JEAN FERRAT    JEAN FERRAT (1930-2010)

 Jean Tenenbaum, dit Jean Ferrat, né le 26 décembre 1930 à Vaucresson1 (Seine-et-Oise) et mort le 13 mars 2010 à Aubenas2 (Ardèche), est un auteur-compositeur-interprète. Auteur de chansons à texte, il alterne durant sa carrière chansons sentimentales, chansons poétiques et chansons engagées et a souvent maille à partir avec la censure3. Reconnu pour son talent de mélodiste, il met en musique et popularise nombre de poèmes de Louis Aragon avec l'approbation de celui-ci. Fidèle, sa vie durant, à ses idéaux communistes, il n'en conserve pas moins sa liberté vis-à-vis du Parti communiste français, dont il a toujours dit n'être pas membre, n'hésitant pas à s'en démarquer sur différents sujets4.
Bien que peu présent dans les médias et malgré son retrait de la scène à quarante-deux ans, cet ardent défenseur de la chanson française connaît un grand succès critique et populaire5. Apprécié d'un large public, Jean Ferrat est considéré, à l'instar de Léo Ferré, Georges Brassens et Jacques Brel, comme l'un des grands de la chanson française.


MA MÔME (1960)

Ma môme, ell' joue pas les starlettes
Ell' met pas des lunettes
De soleil
Ell' pos' pas pour les magazines
Ell' travaille en usine
A Créteil
Dans une banlieue surpeuplée
On habite un meublé
Elle et moi
La fenêtre n'a qu'un carreau
Qui donne sur l'entrepôt
Et les toits
On va pas à Saint-Paul-de-Vence
On pass' tout's nos vacances
A Saint-Ouen
Comme famille on a qu'une marraine
Quelque part en Lorraine
Et c'est loin
Mais ma môme elle a vingt-cinq berges
Et j'crois bien qu'la Saint'Vierge
Des églises
N'a pas plus d'amour dans les yeux
Et ne sourit pas mieux
Quoi qu'on dise
L'été quand la vill' s'ensommeille
Chez nous y a du soleil
Qui s'attarde
Je pose ma tête sur ses reins
Je prends douc'ment sa main
Et j'la garde
On s'dit toutes les choses qui nous viennent
C'est beau comm' du Verlaine
On dirait
On regarde tomber le jour
Et puis on fait l'amour
En secret
Ma môme, ell' joue pas les starlettes
Ell' met pas des lunettes
De soleil
Ell' pos' pas pour les magazines
Ell' travaille en usine
A Créteil


NUIT ET BROUILLARD (1963)

Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent

Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe, il ne reste qu'une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été

La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir

Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vishnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux

Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues

Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers

On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare

Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez

Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent


LA MONTAGNE (1964)

Ils quittent un à un le pays
Pour s'en aller gagner leur vie
Loin de la terre où ils sont nés
Depuis longtemps ils en rêvaient
De la ville et de ses secrets
Du formica et du ciné
Les vieux ça n'était pas original
Quand ils s'essuyaient machinal
D'un revers de manche les lèvres
Mais ils savaient tous à propos
Tuer la caille ou le perdreau
Et manger la tomme de chèvre

Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que l'automne vient d'arriver?

Avec leurs mains dessus leurs têtes
Ils avaient monté des murettes
Jusqu'au sommet de la colline
Qu'importent les jours les années
Ils avaient tous l'âme bien née
Noueuse comme un pied de vigne
Les vignes elles courent dans la forêt
Le vin ne sera plus tiré
C'était une horrible piquette
Mais il faisait des centenaires
A ne plus que savoir en faire
S'il ne vous tournait pas la tête

Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que l'automne vient d'arriver?

Deux chèvres et puis quelques moutons
Une année bonne et l'autre non
Et sans vacances et sans sorties
Les filles veulent aller au bal
Il n'y a rien de plus normal
Que de vouloir vivre sa vie
Leur vie ils seront flics ou fonctionnaires
De quoi attendre sans s'en faire
Que l'heure de la retraite sonne
Il faut savoir ce que l'on aime
Et rentrer dans son H.L.M.
Manger du poulet aux hormones

Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que l'automne vient d'arriver?

Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que l'automne vient d'arriver ?


QUE SERAIS-JE SANS TOI (1965)

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement

J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement

J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
Qu'il fait jour à midi qu'un ciel peut être bleu
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement

Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes
N'est-ce pas un sanglot de la déconvenue
Une corde brisée aux doigts du guitariste
Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve ailleurs que dans les nues
Terre terre voici ses rades inconnues

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement


     

Guy Béart — Wikipédia         GUY BÉART (1930-2015)

Guy Béart, de son vrai nom Guy Béhart-Hasson (orthographié à l'origine Béhar-Hassan), né le 16 juillet 1930 au Caire et mort le 16 septembre 2015 à Garches (Hauts-de-Seine), est un auteur-compositeur-interprète français2, également auteur, producteur et présentateur-animateur d'émissions télévisées. Il est le père de l’actrice Emmanuelle Béart.


L'EAU VIVE (1958)

Ma petite est comme l'eau, elle est comme l'eau vive
Elle court comme un ruisseau, que les enfants poursuivent
Courez, courez vite si vous le pouvez
Jamais, jamais vous ne la rattraperez

Lorsque chantent les pipeaux, lorsque danse l'eau vive
Elle mène mes troupeaux, au pays des olives
Venez, venez, mes chevreaux, mes agnelets
Dans le laurier, le thym et le serpolet

Un jour que, sous les roseaux, sommeillait mon eau vive
Vinrent les gars du hameau pour l'amener captive
Fermez, fermez votre cage à double clé
Entre vos doigts, l'eau vive s'envolera

Comme les petits bateaux, emportés par l'eau vive
Dans ses yeux les jouvenceaux voguent à la dérive
Voguez, voguez demain vous accosterez
L'eau vive n'est pas encore à marier

Pourtant un matin nouveau à l'aube, mon eau vive
Viendra battre son trousseau, aux cailloux de la rive
Pleurez, pleurez, si je demeure esseulé
Le ruisselet, au large, s'en est allé

LA VÉRITÉ (1968)

Le premier qui dit, se trouve toujours sacrifié
D'abord on le tue, puis on s'habitue
On lui coupe la langue, on le dit fou à lier
Après sans problèmes, parle le deuxième

Le premier qui dit la vérité
Il doit être exécuté
Le premier qui dit la vérité
Il doit être exécuté

J'affirme que l'on m'a proposé beaucoup d'argent
Pour vendre mes chances dans le Tour de France
Le Tour est un spectacle et plaît à beaucoup de gens
Et dans le spectacle
Y'a pas de miracles

Le coureur a dit la vérité
Il doit être exécuté
Le coureur a dit la vérité
Il doit être exécuté

À Chicago, un journaliste est mort dans la rue
Il fera silence sur tout ce qu'il pense
Pauvre Président, tous tes témoins ont disparu
En choeur ils se taisent
Ils sont morts les treize

Le témoin a dit la vérité
Il doit être exécuté
Le témoin a dit la vérité
Il doit être exécuté

Le monde doit s'enivrer de discours, pas de vin
Rester dans la ligne
Suivre les consignes
À Moscou, un poète à l'union des écrivains
Souffle dans la soupe
Où mange le groupe

Le poète a dit la vérité
Il doit être exécuté
Le poète a dit la vérité
Il doit être exécuté

Un jeune homme à cheveux longs grimpait le Golgotha
La foule sans tête
Était à la fête
Pilate a raison de ne pas tirer dans le tas
C'est plus juste en somme
D'abattre un seul homme

Ce jeune homme a dit la vérité
Il doit être exécuté
Ce jeune homme a dit la vérité
Il doit être exécuté

Combien d'hommes disparus, qui, un jour, ont dit non
Dans la mort propice, leurs corps s'évanouissent
On ne se souvient ni de leurs yeux, ni de leur nom
Leurs mots qui demeurent
Chantent juste à l'heure

L'inconnu a dit la vérité
Il doit être exécuté
L'inconnu a dit la vérité
Il doit être exécuté

Ce soir avec vous, j'ai enfreint la règle du jeu
J'ai enfreint la règle
Des moineaux, des aigles
Vous avez très peur de moi car vous savez que je
Risque vos murmures
Vos tomates mûres

Ma chanson a dit la vérité
Vous allez m'exécuter
Ma chanson a dit la vérité
Vous allez m'exécuter

violoncelle


Site créé gratuitement grâce à OnlineCreation.me